Rouhani et Poutine
Comme le dit le proverbe africain: "Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre." En effet, ceux qui essayent tant bien que mal d’exister auprès des Etats-Unis, la belle France et les autres comme l’Allemagne ou la Grande Bretagne, point de salut en s’opposant à la Russie. En réalité, les pro-Maïdan ont surestimé la puissance occidentale face à la Russie qui a encore de nombreuses armes, la Chine notamment, et surtout, l’Iran. Ambiance.
Lors de la rencontre entre le président américain Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping lundi à La Haye, ce dernier a été clair. Pour lui, il faut d’entrer oublier les questions concernant Taiwan et le Tibet. En d’autres termes, le Chinois a voulu dire à l’Américain que, quand il claironne sur l’intégrité territoriole de l’Ukraine, il faut qu’il pense aussi à celle de la Chine car, la Chine considère que Taïwan c’est la Chine, le Tibet aussi.
Piégés sur ce coup-là, les Etats-Unis ont dit leur volonté de traiter de manière constructive leurs divergences et désaccords avec la Chine, et de travailler avec Beijing à envoyer des signaux positifs montrant que les deux parties sont engagées à promouvoir leurs relations, a déclaré M. Obama. Conscient que les perspectives russes et chinoises ont le vent en poupe, ne pouvant sanctionner durablement la Russie économiquement, l’Occident a préféré sanctionner des individus. A cette folie, la Russie a répondu aussi fermement, aux Etats-Unis et au Canada. Moquée par les Américains, les autorités russes, critiquant leur arrogance ont donc sorti du chapeau, l’Iran.
Un fonctionnaire russe du ministère de la Défense, sous couvert d’anonymat, précisant que Moscou n’avait aucun intérêt que l’Iran obtienne une bombe nucléaire ou qu’une escalade des tensions dans le Golfe augmente, a déclaré: "Si l’Ouest poursuit ses provocations, notamment les Etats-Unis, nous allons nous tourner vers le marché iranien et casser l’embargo imposé par les Etats-Unis que nous respectons simplement pour ne pas les mettre en difficulté. Nous participons, entre autres, aux négociations sur le nucléaire iranien". Crainte de Washington, qui croyait qu’il était le seul capable de proférer des menaces. Les experts sont maintenant préoccupés par le possibilité de nouvelles ventes d’armes russes, sans contrôle, à la Syrie ou à l’Iran, en particulier, le système de missile de défense aérienne le plus puissant du monde, le S-300. En effet, en 2010, sous la pression américaine, la Russie avait annulé la livraison à l’Iran.
Ainsi, selon Cliff Kupchan, analyste chez Eurasia Group, ce serait une grande catastrophe et l’Iran aura son nucléaire coûte que coûte: «C’est la seule carte qu’ils [les Russes], ont, le S-300. Ceci peut véritablement changer la donne. Ce serait, primo, réduire la capacité d’Israël d’attaquer l’Iran, deusio, il pourrait développer aisément son nucléaire sans que personne ne soit capable de l’attaquer". Les analystes de pacotille occidentaux, estampillés "experts", n’avaient sans doute pas vu cette carte que Moscou vient de faire sortir de son chapeau de magicien.