Magazine Journal intime

"La femme" de Bénédicte Martin n'est plus censuré par Apple

Publié le 27 mars 2014 par Willb77

Apple a annoncé que le livre de Bénédicte Martin, "La femme" est maintenant disponible à la vente sur l'iBooks Store.

La censure dont il faisait l'objet était lié au caractère pornographique de la couverture

Je vous laisse en juger.

Cette censure aura eu l'effet d'attirer l'attention sur l'ouvrage, y compris des politiques.

Olivier Frébourg, directeur des éditions L'Equateur s'était adressé directement à Aurélie Filippetti afin d'intervenir auprès d'Apple face à cette décision arguant d'une "atteinte à la liberté d'expression".

Découvrons la 4eme de couverture :

Qui a voulu cette femme ? Que veut cette femme ? La femme que sacre Bénédicte Martin n’est ni une victime (avec menottes en or du genre), ni une pleureuse (dans son manteau tout flou, trop grand et tout râpé), ni une envieuse (avec l’aiguille de ses talons piquant tout ce qui bouge), ni une revendicatrice (avec sa blondeur fiévreuse couronnée de fleurs et ses approximations majeures). Peut-on actuellement saluer, célébrer, parler des femmes en évitant le féminisme outrancier ? Peut-on s’interroger sans rejoindre une chapelle ? Hyper sexualisée sur l’autel de Saint-Germain-des-Prés, à la parution de Warm Up, il y a dix ans, Bénédicte Martin croque et diffracte la femme de 2013. De la maîtresse de maison à la question de l’avortement, des mauvais combats du féminisme à ses solutions sur la prostitution, du bonheur de la frivolité à la violence domestique, de la solidarité féminine à la question de l’argent, de l’amour courtois au déclin du mâle : tous les versants de la femme actuelle sont ici explorés. Car derrière le personnage de Bénédicte martin, glacé dans une coquetterie litttéraire, la personne n’a pas échappé à sa destinée de femme. Bénédicte Martin ne ressent aucun besoin de militer, à l’instar d’Anaïs Nin qui distinguait déjà « Celles du passé, privées de la parole, qui cherchaient refuge dans des institutions muettes, et celles d’aujourd’hui toutes livrées à l’action, qui imitent les hommes. Et moi… » L’auteur dit de chœur avec San Antonio : »Que je les comprends pas, ces connasses rebiffeuses, de vouloir se faire les égales de l’homme, alors qu’elles lui sont tellement supérieures ! » Ce que Colette exprimait plus finement : « Une femme qui se croit intelligente réclame les mêmes droits que l’homme. Une femme qui est intelligente y renonce. » Entre manifeste et poème, entre imprécation et programme, ce texte tisse avec des mots brûlants et des vers luisants une héraldique de la femme contemporaine. Celle qui se désagrège à la quarantaine sur les marches des tribunaux, venant solder ses amours alors que sa sexualité est dans la fleur de l’âge ; celle qui échoue, suante sur les rivages sableux d’un homme, forcée d’incarner à la fois la salope, la cuisinière et la bonne mère. C’est elle qui marche dans la rue, devant ou derrière vous, se questionnant sur sa condition de femme. Etait-ce vraiment cela que le féminisme nous promettait ? Des pensions alimentaires et du sexe par derrière ? Voici donc debout sur chacun des exemplaires de ce nouveau livre, Bénédicte Martin qui, comme Constance dans L’Amant de Lady Chatterley, se plante devant le paysage dévasté de la condition féminine et jette ce cri : « Qui a voulu ça ? »

Disponibilité :

Sur iBooks (13,99)

Sur Amazon Kindle (13,99€):

Au format papier sur Amazon (16,15€):


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