Retour sur la rue du Faubourg Saint Honoré

Pour la petite histoire, Je venais de quitter mon job chez Louis Feraud sans remord, mais également la vue enviable que j'avais sur la Présidence de la République, sans m'imaginer alors que j'y retournerai quelques années plus tard, non pas chez le couturier, mais en face.....

C'était arrivé bien plus tard, sous le second septennat de François Miterrand.
Je venais en fait remercier la secrétaire du Président, Madame Paulette Decraene, qui m'y avait gentiment invitée. A l'écoute de toutes doléances, elle venait de me rendre un énorme service administratif concernant le suivi d'un dossier dont la procédure un peu longue était pendant quelques années resté sans aucune nouvelle et pour lequel j'attendais vainement une réponse qu'elle soit positive ou négative.
Après de longues recherches et beaucoup de patience, elle m'avait envoyé un petit mot le 1er Avril, précisant que ce n'était pas une blague, la réponse était positive, mais le dossier retrouvé était resté en souffrance sous un tas d'autres affaires pas encore traitées, mais cela est une autre histoire......
Ma fille adolescente m'accompagnait. Nous avions franchi la petite porte située sur la gauche du grand portail d'entrée officielle.
Un concierge nous reçu, je lui laissais ma carte d'identité, je m'était apprêtée un peu comme si je me rendais à un défilé de haute-couture.

Une énorme averse était tombée et je n'avais pas de parapluie. J'avais donc pris l'initiative d'aller préalablement dans un bistrot de la rue des Saussaies pour remettre de l'ordre dans ma tenue avant de me rendre à l'Elysée.

Le tapis rouge n'était pas déroulé bien évidemment mais un huissier nous attendait sur le perron avant de nous introduire dans un salon confortable de la Présidence.
Il fallait patienter, Mme Decraene s'occupait du départ du Président pour Jarnac.
Nous avions donc le temps d'admirer notre environnement et la vue depuis les grandes fenêtres du salon où nous nous trouvions.

La secrétaire du Président arriva et elle nous reçut de façon fort courtoise et simple. Je la remerciais lui offrant un cadeau bien particulier pour lequel elle me donna gentiment des nouvelles par la suite.
Nous avions pas mal discuté, lorsqu'elle me demanda pourquoi je regardais fréquemment par la fenêtre.

Et je lui fis la réponse suivante : "il y a une vingtaine d'années, je me trouvais en face, chez le couturier Louis Feraud, et depuis la baie vitrée du studio de création, je regardais chez vous les aller et venue qui s'y déroulaient !!!!
C'est donc très émouvant pour moi maintenant de me retrouver en face, au Palais de l'Elysée, et d'apercevoir la baie vitrée du studio où j'ai fait mes premiers pas dans le monde de la haute-couture........