Mes premiers pas avenue Montaigne

Publié le 31 mars 2014 par Paniervolant


Je venais d'être engagée chez Guy Laroche et j'allais donc me rendre chaque matin au 29 avenue Montaigne, juste à côté du Plazza Athénée, et Harr Winston.
Je me réjouissais de ce nouveau job et de l'équipe que j'allais enfin découvrir, mais j'observais une certaine appréhension, en ce qui concernait le directeur artistique qui ne m'avait pas donné l'impression d'être convaincu, ni par ma présence, ni par mes réalisations.

L'équipe me fut présentée, depuis les vendeuses de la boutique au rez-de-chaussée, puis au premier étage celles de la haute-couture, elles officiaient dans le salon qui communiquait avec le studio où j'allais dessiner et la salle des défilés constituée d'un podium et vue sur l'avenue Montaigne, en face les studios de télévision de France 2.
C'est là que travaillait Guy Laroche et j'allais devenir sa collaboratrice et l'aider pendant la création des collections de haute-couture et les défilés.

Il y avait également le bureau du PDG, celui de l'attaché de presse, une petite pièce réservée au fourreur, et enfin la cabine des mannequins dont quatre à cette époque occupaient cette pièce en permanence, les défilés se déroulaient encore dans la maison de couture deux fois par semaine, pour toute la clientèle et parfois pour une seule cliente, elles étaient également sollicitées quotidiennement pour les essayages.

Un second étage était aménagé pour les ateliers de haute-couture, un bureau de comptabilité, et la manutention où étaient stockés tissus et fournitures.

Je fus accueillie avec beaucoup de gentillesse.

Le studio où j'allais travailler était constitué d'une jeune femme, une seconde qui quittait la maison et que j'allais remplacer, et enfin le directeur artistique que j'appréhendais.
C'est pourtant lui qui dirigeait toute l'équipe du studio.


J'allais réaliser des croquis et surtout des dessins de tissus pour le prêt-à-porter et toutes les licences, et différents contrats signés avec le couturier.

Je ne m'étais pas trompée apparemment, il semblait me détester et refusait mes créations, en les rejetant et m'expliquant que je n'étais pas là pour faire du YSL ou du Karl Lagerfeld !
Je ne comprenais pas son attitude et j'étais désemparée parce que je ne copiais absolument pas les autres couturiers !!!!

En réalité je m'étais trompée sur son attitude envers moi, il m'étudiait afin de savoir si j'allais le suivre ou non, et le fait d'avoir été engagée sur une simple relation de Guy Laroche, lui laissait supposer que j'arrivais en terrain conquis, ce qui n'était pas le cas.
Mon appréhension disparut rapidement parce qu'il était finalement une personne très douce et agréable à vivre, cultivée et adorait faire de l'humour.

Il allait devenir mon mentor, et j'allais rapidement devenir sa collaboratrice indispensable.......

- Lorsque j'appris sa disparition des années plus tard, je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes et d'envoyer un petit mot à ses proches -