Lettre à l’amie qui rêve

Publié le 15 mai 2008 par Didier54 @Partages

Salut

J'ai été trés touché, l'autre soir, par tes sanglots. Par ces mots que tu as soufflé comme un râle qui s'échappe. Ce n'était pas une toux rauque mais un atout rock. Yes ! Ou ouais, comme on dit dans la blogosphère, pour témoigner d'un soutien sans faille.

Nous étions près du feu. Nuit noire. J'ai eu besoin de lunettes de soleil, presque. Parce que la lumière fût, finalement. Ce râle que seul un coeur peut produire quand les larmes sont sorties et que les tripes parlent m'a éclairé sur toute la difficulté que l'on a, parfois, à donner à ce que l'on vit leur pleine puissance.

Je n'avais pas perçu ce que ton projet avait de vital. Tu n'es pas dans une utopie de façade à laquelle on se raccroche pour imaginer une herbe plus verte, une mer plus bleue. Tu n'es pas dans une démarche de curiosité joueuse où clignoterait l'air du jack pote au terme du parcours initiatique. Tu es bien plus loin que cela, bien plus haut que cela, et je le confesse puisqu'on est bien ici dans une histoire de foi : j'ai espéré, l'espace d'une seconde, rattraper au vol quelques unes des phrases que j'ai prononcées les mois précédents. Quelques unes des attentions que je n'ai pas su t'accorder. Quelques uns des regards auxquels je n'ai pas pu donner l'intensité souhaitée.

J'ai su que je ne savais pas grand chose et j'ai aimé cette connaissance-là.

Parce que maintenant, je sais.

Je sais que tu as besoin de tes amis. Je sais que tu as besoin que nous soyons à l'écoute et dans la dynamique qui est la tienne. Je sais qu'il n'est pas une seconde où tu n'as pas peur, pas une seconde où tu n'as pas le doute qui déboule sous la hotte. Je sais que notre présence, nos mots, tu ne veux  pas qu'ils soient des blessures, des flèches, des coups de fusils. Mais des baumes, des encouragements, des sourires. Je sais que tu ne nous demandes rien et que tu espères que nous soyons à la hauteur.

Sache que je m'en suis fait le serment. Oui, nous serons à la hauteur. Parce que tu le mérites, tout simplement. Même si nous avons des désaccords. Même si notre scepticisme ombre parfois le tableau. Ô, ne crois pas que pour autant, nous serons béats. Ne crois pas une seule seconde que nous te laisserons partir vers l'immense sans sourciller. Mais je te le dis, tu peux avoir confiance. En nous, le temps que tu aies confiance en toi. En toi, le temps que tu aies confiance en nous.

L'amitié est amour et confiance. Je te les offre en partage et te souhaite de réussir dans cette aventure qui te tend les bras.