Recep Tayyip Erdogan
YouTube n’est toujours pas accessible en Turquie, malgré l’avis de la justice. Pendant ce temps-là, Recep Tayyip Erdogan cherche un retour sur la scène internationale en lançant son armée de jihadistes contre la ville syrienne de Kessab, située dans le littoral. Cette agression lui a permis de gagner les voix des néo ottomans ultranationalistes, lors des Municipales. Ainsi, il rappelle à l’Otan qu’il est toujours en poste et qu’il peut être d’un grand secours dans les dossiers syrien, iranien, voire russe.
Selon le professeur Bassam Tahhan, qui s’exprimait sur la radio iranienne francophone (IRIB), si ses jihadistes continuent leur progression syrienne et atteignent le cœur de la région alaouite en tentant de renverser le président Bachar al-Assad dans son fief, il va probablement rassuré ses alliés. Il pense ainsi affaiblir l’Iran, grand allié de la Syrie en mettant son grain de sel sur le fond des négociations sur le nucléaire. Ce serait également une réponse à la Russie. Ainsi, si les russes ont récupéré la Crimée et "menacent" l’Ukraine, les Turcs menacent de ne plus se retirer de la région de Kessab et peuvent priver la Russie de ses bases navales en Syrie. Recep Tayyip Erdogan veut donc se rendre utile et indispensable.
"Le monde se trouve à nouveau au bord d’une troisième guerre mondiale. Ce qui est sûr, ni les Russes ni les Iraniens ne peuvent tolérer pareil scénario", explique Bassam Tahhan. Erdogan, quant à lui, propose à l’Occident de jouer un rôle de joker après son échec à renverser Bachar al-Assad, alors que lui-même n’est pas capable de respecter la démocratie dans son pays.