Toutes ces vies

Je suis rentré délicieusement bouleversé de ce verre en terrasse.

C’était les premiers temps de l’heure d’été, où le soleil peut se coucher tranquillement sur une terrasse sans nous faire fuir.
Elle a les yeux noirs qui sentent le soleil, les gambettes danseuses, le visage lisse et les combats choisis.
Mes "pont de Neuilly si tu savais..", et ses "à Levallois tu sais…"
Nos anecdotes en clins d’oeil qui font sourire les coeurs.

Que s’est-il passé, qu’est-ce que nos inconscients se sont dit ?
Ont-il parlé du charmant chaos de sa vie, de mes blessures que je traine comme des boulets ?
Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.
Et comme moi elle a douté d’en être atteint.

Et puis les mots qui continuent de pleuvoir comme une fine pluie tropicale.
Chaude et rafraîchissante, embaumante et amusante.
Le genre de pluie dont on se fout, le genre de pluie qui donne envie de danser nu dehors.
J’aurai voulu que le temps s’arrête ou que l’instant continue. Je ne sais pas.
J’étais bien là à écouter couler toutes ces vies.

Un dernier verre, une dernière cigarette, et puis j’ai pensé qu’elle serait tout à fait la bienvenue dans ma vie.

Je me suis demandé si elle a posé sa tête contre la vitre du métro après ça.
Je me suis demandé pourquoi je n’avais rien prévu ce samedi soir.
Et j’ai eu très envie de la revoir.