Éditions Albin Michel, février 2014, 328 pages, 19 euros 50
Ça alors : j’ai lu d’une traite ce traité sur les abeilles et les ânes, avec curiosité d’abord, étonnement un peu plus tard, délices, enthousiasme et bonheur pour finir !
Pourtant je croyais en connaître déjà un rayon sur les petites abeilles.lien Très peu sur le bourricot (ou bourriquet) en revanche. Mais une monographie comparative des profils zoologiques de ces deux espèces-là, ce qu’il me reste (pas grand-chose heureusement) de conscience professionnelle de documentaliste, me faisait douter pas mal du succès de l’entreprise, aussi littéraire fut-elle. Je me trompais.
Au début Gilles Lapouge donne l’impression jubilatoire de jeter par dessus les moulins sa très grande érudition, de faire l'âne avec des références philosophiques loufoques, des citations littéraires incongrues, des théories naturalistes oiseuses. Sauf que très vite j'ai eu un doute : cet auteur-là serait bien capable d’enfumer ses lecteurs, comme l’apiculteur fait avec ses abeilles. Et si finalement tout était vrai dans cette fable pas bien raisonnable, vrai, vérifié, étayé, sourcé bien plus sévèrement que dans wikipedia ?