Celui qui pense comme il danse et inversement si ça se trouve au final on peut dire ça comme ça / Celle que les malveillants de l’autre bourg disent la poubelle pour aller danser / Ceux qui invitent la Gundula par pitié qui leur marche ensuite sur les pieds mais se laisse peloter à deux mains les yeux fermés / Celui qui aime rester sur la touche en tant qu’employé de banque sûr de son avancement mais patience / Celle qui reste en carafe comme les vieux crus dont elle a d’ailleurs l’âge / Ceux qui estiment que la tapisserie de l’école de tango mériterait un lifting / Celui qui ne saurait se moquer des vieilles Allemandes dansant ensemble au bar de l’hôtel Heimweh de Benidorm / Celle qui a dansé tout l’été avec les grillons et va se faire un hiver d’enfer en disco malgré sa cousine fourmi à niqab rabat-joie / Ceux qui ont ouvert une pâtisserie hallal dont les religieuses, les charlottes et les tropéziennes sont abattues selon le rituel / Celui qui ne sort pas de l'auberge / Celle qui se tient à carreau / Ceux qui lésinent sur le pactole / Celui qui se la joue pharmacien à vétilles / Celle qui prend le remords aux dents/ Ceux qui freinent à la montée / Celui qui ne se sort oncques les pouces du cul / Celle qui attend le train dans l'embranchement triste /Ceux qui révoquent le droit au camionnage de fantaisie en zone courte / Celui qui s'en tient à la feuille de déroute / Ceux qui s'incrustent à la buvette / Celui qui t'appelle sa voiture-balai /Celle qui se doigte dans le wagon de queue / Ceux qui prennent langue dans le train blindé / Celui qu'on appelle le boute-en-train de nuit /Celle qu'on taxe d'omnibus de ménage / Ceux qui se rament le fourgon / Celui qui se rappelle la belle époque où il rêvait d’ouvrir de nouveaux marchés en Afrique du Nord / Celle qui se cherche (dit-elle) une machine de chair / Ceux qui constatent que leur épouse est un estomac sur pieds / Celui qui fréquente les soirées chantantes des bords du Neckar / Celle qui fuit sa cousine dont l’haleine sent le foie cru / Ceux qui écoutent Chostakovitch en fermant les yeux comme au bord d’un cratère cosmique / Celui qui essaie de réduire son amour pour Martine à la jonction de deux systèmes cellulaires et qui chiale quand même un max en pensant à elle qui ne répond plus à ses SMS / Celle qui se dit indifférente au spectacle de la mort mais que le trépas d’un souriceau fait sangloter grave / Ceux qui mastiquent de la réglisse en se rappelant leurs dix-huit ans au bord de la rivière à fumer des Lucky Strike sans filtre, etc