Mohamed Lamine Mediène dit « Toufik »
Après une longue enquête au Qatar et en Algérie, par des équipes chevronnées, nous nous sommes rendus à Alger, hier, pour juste récupérer des documents. C’est ainsi que, avec certitude, nous pouvons rendre nos travaux et prouver nos dires. Les vieux souvenirs de l’annonce prématurée du décès du président algérien Abdelaziz Bouteflika, même comme c’était fait au conditionnel, nous ont servi de leçon pour ne plus se précipiter et rêver au scoop hasardeux. Notre voyage mène aux relations entre le Qatar et le Front islamique du salut (dissous), le général Mohamed Lamine Mediène, aussi appelé « Toufik », 75 ans.
Abassi Madani et le général Toufik dans la danse qatarie
Nous entrons dans les méandres d’un labyrinthe assez structuré où, finalement, tous les chemins se retrouvent et gravitent autour d’un homme, certainement le plus informé d’Algérie et le plus puissant malgré la réforme des services de sécurité, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), survenue récemment, le général Toufik. Le général Toufik, l’homme invisible dont on ne connaît que cette image, et dont nous avons récupéré un portrait en galante compagnie et que nous diffuserons ultérieurement, est le symbole même de la puissance. Le Qatar, bourreau du monde arabo-musulman, veut déstabiliser l’Algérie et pour cela, s’appuie sur le sempiternel FIS tout en nouant des rapports incestueux avec le général Toufik, le poussant à la trahison…
Abassi Madani a reçu des émissaires d’Alger lui demandant de tourner la page FIS et de mener une campagne médiatique hostile à l’encontre du président Abdelaziz Bouteflika, de l’armée algérienne et de son haut commandement. Selon nos sources, ces émissaires venaient de la part du général Toufik. Ce dernier, à la tête des renseignements depuis plus de 40 ans a fait savoir à Abassi Madani qu’il était étranger à tout les déboires qui lui sont arrivés en Algérie. Il a accusé nommément les sieurs Mohamed Lammari et Ismael Lammari, deux généraux, arguant que, lui, il défendait sa cause. Cette démarche est-elle une vision lointaine d’un changement réel car le président Bouteflika peut perdre l’élection ? Probablement.
Toujours est-il que le général Toufik a noué des alliances contre-nature et qui prêtent à confusion. Il a assuré à Abassi Madani un retour par la grande porte et donc triomphal en Algérie, s’il remettait en marche ses réseaux du FIS en mobilisant son électorat en faveur de son candidat: Ali Benfils, l’ancien premier ministre du président Bouteflika. Mais, le général n’est pas resté en si bon chemin. Il est allé jusqu’à mobiliser Madani Mezrag, chef et émir de l’organisation terroriste AIS, bras armé du FIS, pour la course à la présidence. Tout ceci paraît illogique et pourtant, les faits sont irréfragables. Il y a donc de quoi s’interroger lorsque l’Algérie était plongée dans le chaos au début des années 1990, si le général Toufik ne jouait pas un rôle actif dans celui-ci…
Un trésor de guerre conséquent et colossal
Le nerf de la guerre c’est l’argent. Dans ce domaine, le général Toufik est probablement, comme en Angleterre, l’échiquier le plus prolixe d’Algérie. Il contrôle tout, jusqu’aux entreprises de nettoyage. Il a pratiquement placé tous ses agents dans la quasi totalité des entreprises du pays, même dans les maisons clauses. Dans ces dernières, il a donc le privilège du chef, qui est celui de choisir en premier de sublimes proies. Ses choix sont surtout portés vers de jeunes… blondes ne dépassant pas la trentaine. Pourtant marié, l’homme est plutôt libertaire dans le sens figuré du mot, avec une double vie, voire une triple vie.
Sa première femme, devenue hadja (après avoir fait son pèlerinage à la Mecque), est placée au placard depuis belle lurette. Quant à sa deuxième femme (illégitime), qu’on peut désigner comme femme-tribale, venue de l’ouest algérien, c’est une longue histoire. Originaire d’Oran, tout principalement de Saïda, Sofraoui Halima, pour ne pas la nommer, 60 ans, a rencontré le général Toufik lorsqu’il était directeur de la sécurité militaire à Oran. C’était l’époque de l’ex président Chadli Bendjedid. La rencontre entre les deux amoureux s’était faite dans un cabaret d’Oran. De cette union est né un fils, Samir, inconnu des Algériens. Alimentant le secret, son père n’a même pas assisté à son mariage.
Néanmoins, comme il a le bras long, le népotisme aidant, son père, par l’entremise d’un certain Chafiq, l’a placé dans une grande banque de la place. Ses collègues parlent sous anonymat, d’une personne n’ayant aucune compétence en la matière. "Banquier, même au forceps, impossible", disent-ils, il n’est pas capable. N’ayant donc aucun art dans le domaine, ils sont donc surpris de le voir occuper des fonctions aussi importantes. Comme le général Toufik a subi de plein fouet le mouvement de radiation qui a touché ses services le 13 janvier dernier, voyant la disgrâce de Jebar Mahama, Faouzi, Chafiq, Hassan, entre autres, dont certains ont été accusés d’atteinte à la sécurité de l’Etat et du président, change donc de tactique.
Une si longue vie de débauche et de crime (?).
Le général Toufik, qui veut s’allier à l’ex FIS n’a pas la vie rigoriste qu’exige pourtant ce parti obscurantiste. Revenons sur l’Oranaise. Il la loge au Clos des pins, à Alger, une résidence d’Etat. Tous les 6 mois, elle change de meubles, par l’intermédiaire du gérant des lieux, Abdel Hamis Melzi, un protégé du général, le DG de la résidence d’Etat du Sahel qui coiffe le clos des pins et co-président de la Société d’investissement hôtelière (SIH). Mais, un couac, elle est devenue alcoolique. Abdel Hamis Melzi, fils de harki, a obtenu son quitus via Toufik. Il lui rend d’énormes services, comme celui de protéger l’intimité de sa maîtresse.
L’Oranaise écume les lieux de fêtes. C’est ainsi qu’elle a ses habitudes dans certains cabarets à Alger. On parle de la Rose bleue ou de la Turquoise. Constamment embarquée par la police après des nuits de beuveries, le bon soldat Abdel Hamis Melzi trouve toujours la bonne formule pour la sortir des griffes des flics. Il camoufle ainsi de nombreux scandales. Malgré ses déboires, l’Oranaise vient d’acquérir une somptueuse villa de 2000 m2 à Moretti, sans doute le quartier le plus huppé d’Alger, appartenant au…ministère de la Défense sous l’ex-Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, devenu récemment directeur de cabinet à la présidence.
Mais, Mohamed Lamine Mediène « Toufik » à qui on dresse des lauriers a aussi un côté obscur quant à ses maîtresses. Sa deuxième, la belle Bachira T., ex épouse d’un commissaire de police peut, en Algérie, faire et défaire qui elle veut. Toufik est soupçonné d’avoir fait tuer son mari pour la récupérer. Très connue dans le milieu de la prostitution algéroise,c’est elle qui fournit les filles de joie aux grands. Elle gère le complexe immobilier d’un pied-noir (Carnot Immo), situé au Chemin Capitaine Hocine Slimane (ex Chemin des Glycines). Elle sait tout du général Toufik et, ses passages dans les aéroports algériens montrent son réel rang. Elle y est traitée comme une première dame.
Que va-t-il se passer en Algérie après l’élection présidentielle 2014, du 17 avril prochain ? Seul un devin sait…