UKRAINE. Odessa (printemps russe): de violents affrontements entre pro-russes et le Pravyi Sector

Publié le 11 avril 2014 par Menye Alain

Foule compacte des pro-russes prête à la bagarre/Odessa 10-04-2014/Crédits photo /Alexandre Sivov

Hier, 10 avril 2014, l’on fêtait, à Odessa, le 70e anniversaire de la libération de la ville des envahisseurs nazis. Tout un symbole. En tant que témoin oculaire des événements qui ont lieu dans notre ville ce jour-là, je peux affirmer, que, la retransmission de la chaîne de télévision Euronews sur les événement dans notre ville était totalement déformée.

Une procession patriotique et anti-nazi.

Dès 15h00, heure locale, une grande procession costumée (avec des uniformes des soldats soviétique de 1944, mais politisée) a débuté dans le centre d’Odessa.  Organisée par les anti-Maïdan, elle avait été déclarée illégale. Cherchez l’erreur. Ladite procession et le meeting qui devait s’en suivre avaient donc été interdits par le pouvoir pro-Kiev d’Odessa. Dès 14h00, soit une heure avant le début. L’interdiction a été ignorée par les organisateurs.

Le tout s’est bien passé et, le clou, aux environs de 16h00, c’était la fin de la procession à la place Koulikovo Poôle, lieu du meeting avec en clôture un concert patriotique. Mais, la foule venue nombreuse à la place Koulikovo Pôle a vécu un scénario inverse. Tout allait exploser en une fraction de seconde. Sur le podium, une femme est apparue et elle a déclaré à l’aide d’un micro,ceci:

Tsarev est bloqué dans son hôtel par des membres du Secteur Droit au 11, de la station du chemin de Fontane !

Oleg Tsarev (vidéo en dessous) est un parlementaire pro-russe du Parlement, il était venu spécialement à Odessa pour participer aux événements. La veille, il a été agressé par des membres du Secteur Droit  à Nikolaev, malgré la présence de ses garde-corps.

Sale temps pour le Pravyi Sector (Secteur droit)

Le "Sanglier"

C’est ainsi que tous les hommes qui se trouvaient sur la Place  Koulikovo Pôle sont partis se battre avec le Secteur droit ! Plusieurs milliers même. S’y rendre était un vrai parcours du combattant vu l’éloignement. Les tramways étaient bondés. Les hommes prenaient tout ce qui leur passaient par la tête: gourdins, cailloux, morceaux de bois etc. Les militants du Secteur droit (quelque 70 personnes) ont été copieusement battus et dispersés par les premiers pro-russes. La police qui a tenté de s’interposer, n’a pas réussi. Néanmoins, certains membres de ce parti fasciste ont pu être évacué par un bus qui a vu ses vitres brisées.

Le reste des membres du parti nazi n’ont pas échappé à la grogne des pro-russes. Ces derniers ont eu la chance d’attraper deux nazis du Secteur droit, y compris leur chef, bien connu par son nom d’emprunt:  "Sanglier". Il a été correctement amoché, son visage ensanglanté mais pas gravement touché. Son nez ne s’est pas brisé, ainsi que son crâne. Le pauvre a été exfiltré finalement dans une ambulance. Ensuite, celle-ci a été encerclée par la police. La foule qui voulait lui faire payer ses exactions de la place Maïdan, s’est sentie flouée. Des pierres ont été alors jetées sur le pare-brise de l’ambiance. La foule a ensuite tenté de renverser le véhicule, sans succès. La police a réussi à défendre le «Sanglier» et de le faire évacuer.

La révolte d’un peuple en marche

Les "patriotes nationaux ukrainiens" sont considérés depuis 1991 comme des personnes intouchables, protégé comme les membres de la famille royale d’Angleterre. Chaque goutte de leur sang est sacrée. Les personnes qui l’ont battu, seront sans doute traquées par la SBU.

Alexandre Gerasomov/Odessa le 10-04-2014/Crédits photo/ Alexandre Sivov

La foule commentait l’événement par la voix de Alexandre Gerasimov:

Les Résistants, mutilés récemment à Nikolaev par le Secteur droit, sont expulsés hors des hôpitaux le jour suivant. A Kiev un Berkut a eu son œil crevé, il a été interdit de soin.

Alexandre Gerasomov, membre du groupe de Résistance communistes armés d’Odessa, a passé presque 11 ans dans les cachots ukrainiens. Il a subi les vrais tortures médiévales par la SBU. Et ses camarades aussi. Sergei Berdyugin membre de leur groupe a succombé à 20 ans suite à des tortures. Pour "les chiens russes", selon leur dialectique, la SBU n’a donné aucun traitement médical après les  tortures. Gerasimov a été récemment libéré du prison, il est aujourd’hui un des militant anti-Maïdan d’Odessa.

Odessa, 10.04.2014

 Alexandre Sivov