Sonnet falsifié

Publié le 13 avril 2014 par Zebralefanzine @zebralefanzine

Les poètes dont on fait des tuberculeux

Abordent facilement en fonction du souffle

Du vent des îles neuves où le ciel est bleu

Comme leurs poumons de l'air vicié qu'ils insufflent

A leur cigarette sous les ronds nébuleux

Qu'ils rejettent de leur bouche récidiviste

Les poètes habitent des pays heureux

Lorsque le monde autour d'eux devient réaliste

Ils projettent sur la puanteur des cités

Le reflet de leurs odeurs pleins de purulence

Ils se purifient dans le rêve du silence

En l'interrompant par des mots inusités

Ils secouent le joug verbal bourgeois aseptique

Les poètes dont le mal est le seul diptyque.

Poème de Bertrand Demagny, illustration d'Aurélie Dekeyser