Voile… !

Voile… !

Dans toute l’Europe et les deux Amériques
Au-delà de l’Oural et de la Caucasie
Sous l’Himalaya, dans les terres asiatiques
Partout dans le monde et même en Papouasie
On peut admirer, affichant leurs charmes
Des femmes quasiment nues aux formes magnifiques
Qui offrent à nos yeux leur corps sans voile
Suscitant le désir et des envies féériques

Cette liberté acquise de haute lutte
Qui mit vingt siècles à s’exprimer
Est aujourd’hui menacée par des barbus hirsutes
Qui prônent l’obscurantisme en guise de progrès

La beauté de la femme est pour eux, satanique
Elle doit se cacher sous un voile noir
Ne plus s’exposer au moindre regard
Et disparaître sous l’habit fantomatique

Le siècle des lumières le cède aux illuminés
La conquête de l’espace se réduit à celle de la face
Qu’il faut dissimuler, spectralement accoutré
Dans la prison d’un habit où la liberté s’efface

En vingt siècles de civilisation
De recherche, vestimentaire et cosmétique
D’imaginaire, de fantasmes et de création
Qui du porte jarretelles, aux bas qui se clipent
Du collant, au string, accessoires superflus
De la mini jupe raccourcie jusqu’à la limite
De la touffe où sommeille une fleur ingénue,

Toutes les innovations, toutes les avancées
Bas, collants et gousset douillet
Soutien à balconnet et robes légères
Nuisettes, lingerie, et tenues incendiaires
Le parfum, le fard, le rose à joue et maquillage,
Sont, avec toutes les autres formes de barbouillage
Et ce qui suscite le désir de s’accoupler
Interdits, prohibés, considérés comme péchés
Seules les odeurs naturelles doivent transpirer !

Les effluves, les relents, et puanteurs corporelles
Qui sous l’habit sévère exhaleront de la Belle
Seront comme le lien de traçabilité
Conduisant l’Homme à la dulcinée