qui la ramenaient sur tout le reste / Ceux qui ramènent à peu près tout à presque rien / Celui qui est tombé amoureux par ouï-dire / Celle qui est venimeuse par crainte d’être détrompée / Ceux qui citent les Classiques pour se la jouer postmoderne en dissidence enfin tu vois le genre / Celui qui remet en question les intentions de William Shakespeare (l’écrivain anglais) pour marquer son indépendance de critique lucide et même diplômé / Celle qui a commencé d’apprécier l’extraordinaire insolence de Shakespeare (le dramaturge connu) et de Joyce (notamment quand celui-ci fait parler Stephen Dedalus de celui-là) au tournant de la soixantaine / Ceux qui estiment qu’une science de la coexistence est à envisager sérieusement ne fût-ce qu’à titre platonique / Celui qui vise une nouvelle science de la civilisation en devenir / Ceux qui restaurent le concept d’oecumène au dam des sectarismes religieux ou parareligieux / Celui qui constate que l’interprétation des textes dits sacrés relève d’une sorte de roman d’aventures de la lecture erronée / Celle qui objecte que de toute façon la foi a raison et que c’est pour ça qu’elle aussi a raison vu que la foi elle l’a ma foi / Ceux qui la ramènent avec le pernicieux Abbé Meslier de l’affreux Voltaire qui font un doigt d’honneur à l’Index / Celui qui regimbe de plus en plus à la seule évocation du « Suprême Seul » / Celle qui trouve barbante l’image d’un vieux Dieu chenu et toujours de mauvais poil / Ceux qui proportionnent leur soumission à l’Unique en vue d’un bénéfice à venir plus tard ou même après si ça se trouve au final / Celui qui sourit à celle qui ramène son vélosolex qu’elle avait fauché juste pour faire un tour / Celle qui ondule de la croupe sur la selle de son VTT genre joytoy / Ceux qui ne ramènent le pet que pour les pépètes, etc.
Peinture: Pierre Lamalattie.