Puis-je humblement m’exprimer en tant que citoyen ?
Je dis citoyen, d’autres se disent, un artiste populaire , donc un souverainiste, d’autres plus éclairés encore, un tartiss de BS subventionné qui connaît rien aux à l’Économie. Comme quoi on est tous prisonniers à divers degrés de notre ignorance.
Avant qu’on termine le post-mortem électoral et qu’on en tire des conclusions opposées qui feront l’affaire de tout le monde, voici la mienne, qui semble échappée aux stragèges péquistes.
Je n’ai pas d’un référendum.
Je n’ai pas peur de la souveraineté.
Je n’ai pas peur des musulmans
Je n’ai pas peur des anglais
En fait j’ai peur d’attraper une cochonnerie quand je rentre dans un hôpital mais c’est une autre histoire.
Je suis indépendantiste mais la souveraineté, je ne la souhaite pas demain, ni jamais même, si le pays du Québec se construit comme se construit nos routes, nos viaducs, nos hôpitaux, nos universités, nos écoles etc…
J’appartiens à l’humble classe moyenne composée majoritairement de citoyens honnêtes et qui apprend enfin, grâce à Alain Gravel de Radio-Canada, grâce à la commission Charbonneau, grâce au courage des gens qui osent enfin parler, comment mon pays ce n’est pas un pays mais un formidable système infiltrés par des criminels très très très bien organisés.
Le peuple québéçois de mes parents a été abusé par la religion catholique. Le peuple québécois de mes enfants est abusé par une caste de firme de génie conseil mafieuse. On est passé du Vatican à la Sicile et entre les deux une révolution tranquille.
S’il y a une sagesse dans le vote du 7 avril, c’est de dire au PQ que le grand projet demande une grande confiance, et que cette confiance est esquintée. Je suis de ceux qui pensent qu’être de droite ou de gauche ne sert à rien quand le centre du système est pourri comme il est.
S’il y a un « beau risque » dans le vote du 7 avril, c’est de penser que le PLQ qui a tout fait pour éviter une commission d’enquête, va tout faire ensuite tout faire pour en appliquer les recommandations.
Pendant ce temps, je me lève chaque matin, moi et mes voisins de la classe moyenne. Mes voisins qui n’ont pas d’argent dans des paradis fiscaux, qui ne sont pas infiltrés par la mafia et qui ont peur comme moi des hôpitaux. Gentiment, on paye nos taxes, on est fin de même, ces taxes qui sont détournés vers des amis du système, comme un pourboire post-électoral.
Mais je nous souhaite qu’un jour, on se donnera quelque chose de collectivement libérateur, et si c’est pas un pays, que ce sera une révolution, pas trop tranquille celle-là.