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GATTAZ : de l'indécence au mépris !

Publié le 16 avril 2014 par Laporteplume
GATTAZ : de l'indécence au mépris !
De l’indécence au mépris.Le pas est franchi !Hier, à force de chantages, de menaces, puis de promesses, dont celle de créer un million d’emplois -sans doute aux calendes grecques-, le MEDEF a obtenu de l’Etat des sommes astronomiques destinées, selon lui, à relancer la compétitivité des entreprises, donc l’inénarrable croissance, donc l’emploi dans notre pays.Sa gourmandise n’a même pas été freinée par la grande pauvreté actuelle d’une société française contrainte de reconstruire à grands frais les structures économiques et sociales détruites par l’impéritie des théoriciens du libéralisme aux manettes depuis des années !La nouvelle mine de ressources précieuses destinées à alimenter une machine industrielle en panne vient d’être ouverte par son bonhomme Président Gattaz aux allures de grand-père gâteau : les jeunes ! Il a décidé de la creuser dans un sol déjà appauvri par les faiblesses d’une école sacrifiée hier par des dirigeants-complices que terrorisait un peuple instruit, dans des couches géologiques tendres, peu liées entre elles, sujettes à toutes les désagrégations provoquées par les séismes politiques, économiques et sociaux en cours, soumises au bon vouloir de maîtres inspirés par la seule captation des fruits du travail de tous au profit de quelques-uns ! Nul doute que, dans un tel sol, les pelles et les pioches patronales creuseront leur trou sans trop d’efforts. Mais nul doute que, une fois creusée dans un terrain si meuble, cette mine s’effondrera au premier tremblement de terre populaire !C’est tenter de lire notre histoire contemporaine à travers des culs de bouteille que faire une telle proposition digne des pires heures de l’esclavage (le mot est de l’ancienne présidente de ce même MEDEF pourtant peu favorable au respect de l’ouvrier en des temps proches où, en public, elle étreignait à pleins bras l’ancien président de la République apôtre du libéralisme à l’anglo-saxonne).C’est oublier que la situation actuelle est, pour l’essentiel, depuis des dizaines d’années, le résultat de comportements patronaux dignes de comportements d’héritiers rentiers : remplir les bas de laine, plutôt que mettre en circulation les moyens de travailler et vivre mieux ensemble.C’est oublier que ces mêmes patrons des grandes entreprises qui voudraient aujourd’hui faire travailler nos jeunes pour des cacahuètes, ont détourné l’argent public de manière inique. Argent « public » car les profits générés par le travail du monde ouvrier, s’ils appartiennent aux propriétaires de ces entreprises, appartiennent aussi à toutes celles et tous ceux qui les ont produits, chacun devant trouver sa juste part dans la répartition finale, après satisfaction des besoins en investissement pour recherche, développement, amélioration de l’outil de production, et renforcement de la visibilité sur les marchés.Car, comment ne pas rappeler, aujourd’hui, au moment où Monsieur Gattaz propose de maltraiter les jeunes au travail, cette réalité époustouflante : le montant des versements aux actionnaires (celles et ceux qui s’enrichissent en dormant) est passé de 40 milliards d’euros en 1993 à 196 milliards d’euros en 2009. Un tel comportement irresponsable prouve -si besoin était- que, à l’heure même où le président du MEDEF prône le retour à l’ « esclavage » des jeunes, l’économie sert l’argent pour l’argent (les grosses fortunes explosent !) au détriment de l’emploi, donc du mieux être de tous, donc de la cohésion sociale. Heureusement, les PME (petites et moyennes entreprises) et TPE (très petites entreprises) ne fonctionnent pas sur le même modèle que celui affiché par Monsieur Gattaz. Ce sont elles qui aujourd’hui, créent les richesses les plus diversifiées et partagées, qui  sauvent l’emploi. Grâce à elles, l’espoir est sauf. Allons, les jeunes, debout ! Le respect n’est pas dû qu’aux anciens. L’ami Brassens l’a bien gratté sur sa guitare : « Le temps ne fait rien à l’affaire... » Hier, le MEDEF affichait des positions indécentes.Aujourd’hui, à l’indécence, il ajoute le mépris. Or tout ce qui est méprisant est… méprisable ! Salut et Fraternité.

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