Mes jeunes gens ne travailleront jamais. Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver ; et la sagesse nous vient par les rêves.
Smohalla, Indien Nez Percé,
fondateur de la religion des rêveurs.
Oui, ici, on rêve... encore, toujours, comme au tout début de ce blog & peut-être encore plus.
Rêver d'être un arbre
un océan de feuilles
où vivent les esprits
où se murmurent
les mots si sages de la sève
recevoir et donner
pour établir le lien
entre le Ciel, la Terre

traverser sans trembler
tous les buissons d’épines
caresser doucement
le front d’un enfant qui dort
et gémir sous un porche
où se recroqueville
un exclu invisible
privé de la tendresse

une poussière de vie
cueillie en plein brouillard
sur le sol incertain
sur le cri noir des roches
criblées d’ombres et de feu
pour que naisse
l'Humain
conjugué au pluriel

une goutte d'espoir
surgie des profondeurs
pour apaiser le feu
aux vapeurs du silence
fusant vers les étoiles
et faire germer enfin
la lumière du monde

cette goutte de vide
ce centre indéfini
de la grande respiration cosmique
être un point
juste un point
à peine, à peine un souffle
un éclat du grand Univers
en quête de partage
devenir vibration
irradiante et fertile.

