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NATIONALITÉ . EX-URSS : une notion aux antipodes de ce qui se fait en Occident

Publié le 22 avril 2014 par Menye Alain

Par Alexandre Sivov

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Contrairement à ce que beaucoup croient,  le peuple dit «russe» ne parlait pas de langue russe d’aujourd’hui. La langue littéraire russe a, dans ses origines les édits du tsar et fut élaborée au XVII siécle selon ses ordres par les moins, et surtout de Kiev ! Le peuple de la Russie parlait soit des dialectes russes différents, plus ou moins influencés par la langue polonaise et  proches de l’ukrainien d’aujourd’hui. Il y avait aussi d’autres langues non slaves. Un détail non négligeable est de savoir d’où vient la lignée des tsars. En effet, La famille tsariste était plutôt de sang plutôt allemand, et  même en grande partie les hauts dirigeants militaires de la Russie.

La haute noblesse maîtrisait parfois mieux le français que le russe. Mais toute cette communauté hétérogène et multinationale avant 1917 était considérée comme «peuple russe». C’est-à-dire être un Russe c’est plutôt la notion politique, que celle du sang. Peu à peu la littérature, puis la télévision ont fait ce cette langue russe artificielle, l’idiome par excellence, le plus parlé en somme.

Dans les années 1923-1924, les bolcheviks ont réalisé ce qu’on peut nommer la recensement linguistique et la «division nationale et ethnique». Ensuite sont apparues les Républiques nationales autonomes: l’Ukraine, entre autres. Une recensement fait à la va-vite, avec des tonnes de défauts, surtout au sein du peuple illettré. Un des dialectes «des Russes du sud», proche de la langue parlée par des paysans illettrés  fut annoncé comme «langue ukrainienne officielle» et était introduit d’une main de fer par Staline (Géorgien d’origine). Son action controversée est parfois critiquée aujourd’hui.

Selon les règles de l’URSS, la nationalité était la notion clé. On tentait d’avoir des cadres dirigeants plus ou moins proportionnels à ce recensement. Ceci stabilisait  sans doute la situation et les tensions nationales dans le pays mais engendrait d’autres problèmes.

Qu’est que c’est la nationalité ukrainienne ? C’est le choix au moment de la naissance de son enfant fait par ses parents. Il s’agissait de choisir la nationalité du père ou celle de la mère.

Que peux signifier être Arménien en Ukraine ? Rien de plus que le fait qu’un de ses ancêtres illettrés était recensé par des agents recenseurs mal outillés dans les années  1923-1924. C’est le cas d’un de mes amis.

Que faut-il  comprendre ? Selon les critères du recensement de la nationalité de la  façon européenne ou de l’ONU, rien à voir avec le recensement stalinien et post-stalinien. Et par conséquent, la moitié de la population d’Ukraine, au moins,  est donc Russes ! Voire même plus.

La «nationalité ukrainienne» dans le sens utilisée aujourd’hui en Ukraine est donc le fait d’une propagande et n’a rien à voir avec le sang ou les ancêtres mais c’est plutôt un choix politique. De même que la nationalité russe par ailleurs.

En conclusion, la lutte d’aujourd’hui en Ukraine n’est pas d’origine ethnique, mais bel et bien politique et idéologique.

Alexandre Sivov


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