Je me suis toujours représenté les éminences grises comme des personnages hors norme : brillants, habiles, visionnaires, filandreux et surtout lucides.
Les conseillers des tsars, les aides de camp des chefs de guerre, les superintendants du Royaume, personnages de l’ombre ayant un rayonnement considérable auprès de leur prestigieux confident.
De nos jours, les éminences portent le modeste titre de « conseiller politique », alors est-ce le caractère roturier de ce titre qui a affaibli leur influence, et terni leur éclat ?
Claude Guéant, qui parlait à l’oreille de Nicolas Sarkozy, est empêtré dans de sales draps, fripés par des passe-droits, des primes colossales injustifiées et des malversations dans lesquelles il est présumé innocent en attendant le verdict de la Justice…
Et aujourd’hui, c’est Aquilino Morelle qui démissionne de son poste envié de Conseiller privilégié de François Hollande, à cause de mœurs démesurément bourgeoises et la suspicion d’un conflit d’intérêt lorsqu’il était dans la haute administration, en attendant le verdict de la Justice…
De l’obscurité à la clarté en passant par le gris, quel sinueux trajet…