Magazine Nouvelles

Métier du vendredi : le videur

Publié le 16 mai 2008 par Khazee

Crédit photo: Thomas Hawk 

Le videur...
Ce midi, alors que je me trouvais au fond du bus - je suis toujours à l'arrière du bus, je n'aime pas quand il y a quelqu'un derrière moi, je suis toujours derrière les autres - je me suis surpris à écouter les récits héroïques de quelques lycéens et lycéennes se donnant rendez-vous samedi soir au même endroit espérant réitérer leurs exploits. Ils se donnaient rendez-vous en boîte de nuit.
La boîte de nuit, quelle belle invention pour les jeunes parce que ceux-ci, par nature, aiment danser, s'amuser et s'enfermer dans des salles pour respirer la sueur des autres. Là- bas, on boit de nuit, on boîte de nuit ou encore on s'emboîte de nuit. Alcool, danse et sexe : un pur divertissement. On y trouve des lieux mythiques où l'épanouissement personnel s'accroît plus que nulle part ailleurs : les toilettes, les parkings ou encore les banquettes.
Etant donné l'attrait d'un tel lieu, le spectacle époustouflant qui y est présenté à chaque fois, nous ne pouvons que comprendre nos jeunes et leur engouement à s'y retrouver. Mais voilà, parfois il y a un problème. Lorsque la boîte de nuit est notée aux "3 B" (la musique est bonne, les bouteilles sont bonnes, et les filles...sont bonnes), victime de son succès, elle se voit remplir d'innombrable jeunes difficiles à contrôler, et surtout, le nombre empêche de se déplacer convenablement (bar -> toilettes) et de respecter les normes de sécurité. Du coup, la boite nuît à la sante de ses clients.
Les plus grands savants du monde de la nuit s'emparèrent de la question estimant qu'il fallait trouver une solution adaptée. Suite à l'observation de quelques clients adeptes de l'alcool, n'hésitant pas à se livrer à des concours élaborés où le premier à vider cul sec sa bouteille de vodka est le roi de la soirée, nos grands décideurs décidèrent d'adapter le principe : si les clients peuvent vider leurs bouteilles, nous viderons nos clients.... euh , la boîte de nuit de certains clients.
Ce lapsus, oui je le reconnais, révèle ma candeur quant à ce terme que j'emploie usuellement pour d'autres domaines... Je pensais qu'il vidaient les malotrus, normal, comme j'aurais agit. Je me souviens encore de ma grand-mère qui vidait les volailles et autres... Finalement, le videur se charge juste d'expulser les personnes indésirables. Et c'est dommage. J'aurais bien vu une soirée où le videur vide réellement les délinquants et lance pour que la fête continue un : "Ce soir, c'est soirée Abba !".
Un soir, dans les faubourgs de ma chère ville, un videur s'invitera dans un club de nuit. Certains videurs d'escuelle côtoieront des videurs de chopines, et notre videur se sentira bien. A force de côtoyer l'alcool, certains videront leur sac (pas ceux des toilettes [1]). Un autre et ses copains (ceux qui partagaient son pain) lui diront de se taire, mais ils finiront aux poings... Au bout de peu de temps, ils seront vidés. C'est alors que notre videur retroussera ses manches, et passera à l'oeuvre, son esprit préalablement vidé pour être le plus concentré possible... Fatigué par son dur labeur d'un soir, il n'oubliera pas de vider les poches ainsi que la caisse. Et s'il tombe sur un gendarme, il faudra le vider, le poulet...
[1] le sac, c'est le ventre ou estomac. Vider son sac, c'est à l'origine "déféquer"...


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazines