Berthe,
comme tu l'as toi-même constaté lors des trois premières cures, j'ai tendance à reproduire les mêmes réactions aux mêmes produits. Il va sans dire que, dans ces conditions, j'appréhendais pas mal les deux dernières cures de Fec 100.
Mais contre toute attente, le bilan est finalement plutôt positif.
Il faut dire que nous avions tous anticipé autant que possible : les infirmières m'ont fait une intraveineuse de Kytril pour retarder les nausées, et moi j'ai troqué mes sandwiches de rosette contre des potages de légumes, certes plus légers.
Ce problème de nausées esquivé, il me reste à contrecarrer au maximum les vagues de fatigue en me reposant le plus possible. J'ai beau faire, je commence sérieusement à accuser le coup.
Mes cils, sourcils et cheveux continuent de se faire la belle en toute discrétion ; les bouffées de chaleur rendent mes nuits irrespirables ; et désormais mes urines sont orangées durant trois ou quatre jours, le temps d'évacuer la marmelade rouge que l'on m'a injecté.
Cet épisode-là peut prêter à sourire mais je ne peux plus visualiser les seringues groseille sans porter au cœur.
Malgré tout ça, le moral est au beau fixe car le compte à rebours final est enclenché. Chaque cure passée me rapproche de la fin de cette chimiothérapie et des ses effets, non secondaires à mon sens.
La 5e cure a lieu le 30 septembre. Le 15 octobre, j'ai rendez-vous avec le docteur H. qui termine la consultation en me disant :
"La prochaine fois que je vous verrai, vous aurez de nouveau vos beaux cheveux".
J'ignore s'il a conscience de l'onde de choc déclenchée par ces quelques mots. Je suis tout simplement euphorique : oui, dans quelques mois mes cheveux auront repoussé ; oui, dans quelques mois tous les traitements seront terminés ; oui, dans quelques mois je serai en rémission ; oui, dans quelques mois la vie reprendra ses droits, tout simplement.
Nous sommes le 21 octobre 2013, je viens de faire ma dernière cure de chimiothérapie, et ça, Berthe, c'est trop de la boulette !!!