Les sentiers battus
Publié le 01 mai 2014 par Adamante
À vrai dire, je ne suis guère attirée par les sentiers battus, les rails, les religions. Je n’apprécie pas le mensonge sécuritaire qu’ils affirment. Il n’est nul endroit dénué de risque. On naît et la première chose qui s’exprime est un cri.
La douleur accompagne la première goulée d’air qui nous brûle les poumons et ce baptême du feu nous initie à la lutte.
Ce feu, c’est la vie. Ce feu, c’est le mouvement.
À peine quitté le monde de l’eau, le cocon protecteur, l’ombre, nous appréhendons la sècheresse, le vent, l’immensité, la lumière et nous nous mettons en chemin pour atteindre le souffle.
Tout au long de notre vie nous suivrons ce chemin d’avancées, d’expériences, de découvertes ponctuées de chutes, de doutes et d’affermissements. Toute la vie nous chercherons l’équilibre entre l’eau et le feu.
L’équilibre est du monde du souffle, l’atteindre c’est comprendre que rien, jamais, ne s’obtient sans volonté et que cette lutte passe impérativement par l’abandon de toute violence. La force est douceur, amour, sorte de non agir rayonnant, irradiant et donc agissant.
On ne peut que s’épuiser à opposer la résistance à une force contraire. La vraie force, la puissance fondamentale invincible est abandon, relâchement.
L’eau contourne le rocher qui lui barre la route, le bon nageur ne lutte pas contre le courant, il se laisse porter par lui. La puissance de l’Homme est semblable à celle de l’arbre, aucune crispation, aucune volonté de tenir ne l’habite, il se dresse, entre deux poussées antagonistes, comme un arc entre ciel et terre et tire de son lâcher prise sa résistance aux agressions. Cette posture fondamentale tant du corps que de l’esprit est à la fois extrême précision et abandon.
Pour atteindre cet état de lâcher prise il nous faut suivre notre propre chemin de vie accepter nos particularités et respecter celles des autres. Il nous faut tout à la fois affirmer notre différence, la partager et s’enrichir de celle des autres.
L’âge, l’expérience, font de chaque quêteur des marcheurs aguerris.
Il est parfois très long le chemin qui mène à cette compréhension que pour vaincre il faut, assurés dans notre structure profonde, cesser la lutte.
Ce paradoxe essentiel nous pousse à l’acceptation de ce que nous sommes, là où nous sommes et nous invite à nous glisser dans cet espace inconnu qui baigne notre île d’impermanence, sans désir ni crainte, pour recevoir ce qui est et atteindre cette forme de rien qui contient tout et notre bonheur.
©Adamante - Sacem
Joyeux premier mai !
Que la vie accorde à chacun sa place et son pouvoir de vivre
Et que, par notre volonté,
Un revenu minimum de vie soit instauré dès la naissance jusqu'à la mort
Seule garantie pour que chaque être
Puisse cheminer dignement sur son propre chemin de vie
et réaliser son potentiel.