Avec ce séjour à Londres, un constat s'impose. Je ne sais toujours pas parler anglais, je ne l'ai jamais su. Bon oui, j'ai fait de l'anglais scolaire, en seconde langue, devenant la première en seconde (allez comprendre) mais je n'ai jamais été bonne, je ne me suis jamais exprimée et je ne comprenais jamais rien à l'oral. Constat affligeant.Un des luxes de la femme à la maison que je suis, en pleine recherche sur l'éducation, la pédagogie ou ... (enfin bon, vous voyez) est que je peux fantasmer reprendre l'apprentissage d'une langue étrangère en accompagnant le lutin. Mouais, sur le papier c'est bien mais sans professeur, avec mon niveau zéro et mes priorités axées sur un apprentissage alternatif, il me faut aller de l'avant, rechercher, tester... et puis un jour allez me coltiner au réel de l'oral avec un groupe (et un enseignant) ou dans le pays. A suivre.
*source Silent Way
Je n'ai pas beaucoup appliqué mon karaoke solo avec une bande son... quelques semaines à raison d'un album par jour sur 3 à 5 jours et puis j'ai eu une extinction de voix et un mal au dos. Et j'ai rangé au placard ma belle résolution. J'avais mis aussi la barre trop haut, je tente de m'y mettre seulement une fois par semaine et de caler cela avec une autre méthode. Bah oui tant qu'à faire. J'avais un temps voulu me formée à la pierre de Rosette mais le prix est effrayant. Et puis, à travers des recherche sur le français, la lecture simplifiée (en couleurs), je découvre une voie qui me plait beaucoup: le Silent Way proposé par le mathématicien Caleb GATTEGNO.
C'est presque le contraire de la Rosetta au début: Rosetta Stone présente des images et nous demande de prononcer le mot correspondant. Il s'agit d'une forme d'immersion comme le serait un enfant dans son foyer lors de ses premières années. Silent Way part de la prononciation de sons mais en aucun cas de la compréhension. Pas de mot, pas de sens, pas de discours (enfin au début je vous rassure).Le point positif des deux était cette priorité mise à l'oral de l'apprentissage. Au début, dès le début, tout le temps.
*source cuisenaires
Silent Way est une méthode impressionnante. L'enseignant ne parle pas anglais. Presque jamais pendant toute la durée de son cours et ce jusqu'à la maîtrise de la langue par ses étudiants. Il utilise le plus souvent des mimiques, des outils (tableau des couleurs/charte de sons, tableau de mots Fidel, réglettes cuisenaires pour intégrer la phrase et la grammaire).Tout est mis en place pour que l'étudiant parle, sans être impressionné et même sans se rendre compte qu'il vient de parler anglais. Je vous laisse lire sur ce site une explication bien plus compète et argumentée et vous en reparlerais quand j'aurais fini de lire le livre "L'anglais avec l'approche Silent Way" de Roslyn YOUNG. En tous cas, le début m'impressionne, me parle et j'aime l'idée que les étudiants, ou les enfants apprenant, sont acteurs réels. Voici d'ailleurs le résultat d'une étude menée sur des enseignantes en primaire, avec une méthode traditionnelle et la méthode Silent Way.
Je suis pour l'instant dans une étape charnière, la première, celle de l'inconnu (parce que oui, je trouve encore que je suis perdue dans un monde anglophone): la prononciation. C'est d'ailleurs quelque chose que je n'ai jamais réussi à faire... Ici des heures et des heures sont consacrées à cela sans jamais donner de modèle si ce n'est des mimiques, des gestes comme des images de maison Borel-Maisonny (exagération de la mâchoire, de l'énergie à apporter, etc...) et le sons effectué par les autres élèves."Pendant le travail décrit ci-après, un travail qui dure entre deux et quatre, voire cinq heures, mon but est de développer une prononciation excellente et une facilité d'expression chez mes élèves. Le sens n'est introduit à aucun moment. Il s'agit de faire vivre par l'élève les mouvements de l'appareil phonatoire typiques de la langue, nécessaires pour prononcer facilement les "sons-voyelles" inhabituelles, les diphtongues, les "th", "-ing" et autres "r" ou "h" que les élèves francophones trouvent si difficiles dans la langue anglaise. Ce temps passé sur la prononciation me donne l'occasion d'introduire l'accentuation dans les mots et les phrases; leur rythme usuel, engendré par les accents toniques; les intonations et mélodies typiques de l'anglais. Les élèves sont invités à porter toute leur attention sur la qualité de la réalisation des sons, le rythme et l'intonation. Pendant ce travail, je ne leur demande aucun effort de mémoire. Aucune difficulté orthographique, aucune ambiguïté de sens ne viendra les dérouter. La qualité de la prononciation s'en trouvera grandement améliorée."
"Ce travail des premières heures peut être considéré comme ayant la même fonction que le babillage, que nous avons tous fait dans notre berceau quand nous avons mis en place les circuits de feed-back nécessaires pour apprendre à parler notre première langue étrangère, la langue maternelle."
Me voilà donc babillante, m'offrant à la gymnastique buccale. "Il existe pour chaque langue une position spécifique adoptée par les natifs pendant la production de la langue parlée. Cette position s'appelle la "postura". C'est la forme naturelle que prennent la bouche, les joues, la gorge, et surtout la langue, lorsqu'on parle sa langue." Langue posée derrière les dents inférieurs chez les francophones, pointe de la langue derrière les dents supérieures pour les anglophones.
J'ai des difficultés à suivre les exemples et les propositions du livre car les symboles phonétiques me sont inconnus, j'ai donc opté pour un suivi de vrai cours. Malheureusement les mimiques du professeur, Donald E.CHERRY, ne sont pas toujours dans le cadre, mais la fatigue de la bouche arrive, les fous rires aussi... bah oui suivre des japonais c'est extrêmement attractif et décomplexant.Voici donc les premières leçons de prononciation, les 14 leçons associées au sound color chart.