UKRAINE. Printemps russe (Odessa): le Secteur droit a tué 116 personnes et non 47.

Publié le 05 mai 2014 par Menye Alain

Par Alexandre Sivov

Aujourd’hui à Odessa devraient se dérouler les premières funérailles des victimes du pogrom russe de la ville, un 2 mai. Mais la très grande majorité des morts «ne sont pas reconnus» et on se presse pas de commémorer ces évènements tristes afin «de ne pas aggraver la situation actuelle». Des sources confidentielles proches de la police disent que Secteur droit a tué ce jour-là 116 personnes, pas 47 comme indiqué précédemment. Mais il est interdit de divulguer cette information aussi pour «de ne pas aggraver la situation». A Odessa, généralement, on ne sait presque rien de façon officielle mais par des témoins oculaires.

Chronique des événements du 4 mai

Dimanche, le 4 mai, à «Koulikovo pole» se rassemblait traditionnellement l’Antimaïdan. Ce jour-là, il a commencé pas au temps habituel de 14h, mais dès le matin, à côté de la Maison des syndicats brûlée. Sans micros, en cause, leur équipement d’amplification avait été brûlé ou pillé par les militants du Secteur droit. Les orateurs habituels étaient absents. la plupart sont,  soit en prison, soit en fuite. Comme nous l’avons dit, ceux qui ont réussi à survivre dans les cendres à l’intérieur du bâtiment des syndicats, ont été arrêté par la police et le SBU (Service de sécurité d’Ukraine, ex-KGB). Dans la Maison des syndicats, pendant le carnage, il y avait surtout des personnes âgées. Les jeunes, ainsi que les dirigeants de la Résistance battaient le pavé en centre-ville. C’est ce qui fait que,  les jeunes pro-russes ont réussi à rester en liberté, ainsi que les chefs Antimaïdan. Ces derniers ont d’ailleurs, après la carnage, pris la fuite.

C’est alors que, vers 15h, les événements se sont accélérés lorsque quelques femmes ont appelé la foule à se rendre au département de police pour exiger que les prisonniers ne soient pas transférés à Kiev. La décision a été prise spontanément. Un peu plus d’un millier de personnes sont parties. Mais sur place, la foule sans aucune commande a changé ses buts, et tout à coup on a fait irruption dans le bâtiment. Les policiers qui gardaient la «lieu de détention temporaire» ont été repoussés. On a été libérés, 67 personnes. Les images montrent bien qu’il n’y a aucun jeune. Ils avaient tous été capturés à la Maison des syndicats. Les amis de certains d’entre eux croyaient qu’ils étaient déjà morts. Le pouvoir n’informait pas les proches de leur sort. Mais suite à l’arrestation massive  du 2 mai, le «lieu de détention temporaire» d’Odessa était surchargé. Ainsi, 34 détenus ont été transférés à Belgorod-Dniestrovsk (bourgade 30 km d’Odessa). Ils y sont encore.

Un des libérés raconte (vidéo):

Il n’est pas vrai que tous les morts dans la Maison des syndicats n’ont été que brûlés ou asphyxiées par la fumée. Les membres de Secteur droit sont entrés dans les étages inférieurs et, tous ceux qu’ils rencontraient sur leur chemin étaient tués sur-le-champ. Ceux qui étaient dans les étages supérieurs ou ils n’entraient pas étaient en partie étouffés par la fumée. Nous, ceux qui ont réussi à survivre dans la fumée et le feu, ont été saisi par la police et le SBU.

En outre, aucun membre du Secteur droit, n’a été apparemment tué. C’est un mensonge du pouvoir. Le Coordinateur du département d’information et d’analyse des Antimaïdan Mikhail Dolgov, a personnellement participé à la bataille du 2 mai dans le centre-ville. Il a déclaré:

Nous n’avions que les bâtons. Nous avons jeté des pierres mais le Secteur droit les jetait mieux. On a ressenti plus d’expérience de leur part… Mais je fais une déclaration officielle au nom des Antimaidan : nous n’avons pas d’armes à feu. C’est officiel. Que deux broutilles:

  1.   un pistolet pneumatique qui ne  tire qu’à une distance de 50 mètres. Sa puissance de destruction est plus que risible.
  2.  une arme ne tirant que des balles en caoutchouc. et personne n’est jamais tombé après son utilisation.

En revanche, les membres du Secteur droit ont des armes selon la situation. Initialement, il y avait seulement des bâtons et des pierres. Mais, ils avaient à coté, un minibus d’où ils faisaient sortir les armes dont ils avaient besoin. Quand ils voulaient des haches, elles étaient apportées. Quand Il était temps de faire des cocktails Molotov, des bouteilles et de l’essence étaient distribuées. Après, c’était au tour des Kalachnikov. Tout le monde les a vu. Ceux qui sautaient par les fenêtres de la Maison des syndicats étaient achevés par terre.

Dans le centre-ville, nous avons jeté mutuellement des pierres puis nous nous sommes retirés. Par contre, certains de nos synpathisants qu’ils avaient capturé étaient tués sur place. D’autres ont réussi à rester en vie. L’un des notres a eu une jambe sectionnée à l’aide d’un hache. La  video est sur Internet. Mais, la plupart des meurtres n’ont pa eu lieu au centre-ville, mais à la Maison des syndicats, où presque tous étaient des personnes âgées sans défense.

Cependant, c’est seulement aujourd’hui qu’on repertorie des membres du Secteur droit tués. Mais ceci, juste après les événements sanglants de la maison des syndicats. L’information vient directement de la police que nous avons contacté par téléphone. Un jeune militant du Secteur droit a été assassiné dans son appartement devant ses parents. Tué de plusieurs coups de couteau. Ses parents racontent:

Quelques personnes sont entrées dans notre appartement en se présentant comme des policiers. Elles sont donc entrées avec des rubans de Saint-Georges (signe des pro-russes). Silencieusement, et devant nous, ils ont alors infligé plusieurs coups de couteau à notre fils et sont repartis.

Ainsi, la guerre, ou plutôt la guérilla urbaine de le Résistance russe que j’évoquais ici même, hier, a commencé.

Alexandre Sivov