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Lettre de Manuela SAENZ à James THORNE, son mari

Publié le 10 mai 2014 par Adamante

J'ai acquis, depuis quelques temps déjà, un enregistreur numérique d'une certaine qualité pour enregistrer des textes que j'avais depuis longtemps envie de partager ici.
Un rêve qui se réalise.
J'avais pensé enregistrer les lettres de Mme Riccoboni, de Rosa Luxembourg... et aussi mes lettres à Grand'père, mes contes ou des textes qui me touchent au cours de mes visites.
Pour ouvrir la rubrique j'ai choisi celle-ci, écrite par Manuela Saenz, une femme remarquable, à son époux anglais, James THORNE, qu'elle quittait pour rejoindre Simon Bolivar "El Libertador".
Je vous parlerai d'elle plus avant dans un prochain article.
Je vous joins le texte de la lettre. Elle est remarquable.
Pour écouter, c'est juste en dessous.

Manuela Saenz.mov Simon Bolivar et Manuela SaenzSimon Bolivar et Manuela Saenz

Simon Bolivar et Manuela Saenz

La lettre.
Monsieur, vous êtes un excellent homme comme il en existe peu; je ne dirai jamais de vous autre chose que ce que vous êtes.
Mais, mon ami, vous abandonner pour le général Bolivar, cela signifie quelque chose, alors que si c'était n'importe quel autre mari qui n'ait pas vos qualités que j'avais abandonné, cela ne voudrait rien dire du tout.
Je sais bien que rien ne peut me lier à Bolivar dans ce que vous appelez l'honneur.
Mais me croyez-vous moins honorable parce qu'il est mon amant et non pas mon époux ?
Moi, je ne vis pas avec des préoccupations sociales inventées pour nous tourmenter mutuellement.
Laissez-moi tranquille, mon cher Anglais.
Faisons autre chose.
Disons qu'au ciel nous nous marierons à nouveau, mais pas sur la terre...
Là-haut, tout sera à l'anglaise, car la vie monotone est le propre de votre nation (dans le domaine des amours, j'entends, car pour le reste quelle nation est plus habile dans le commerce et la marine ?)
Vous faîtes l'amour sans plaisir; la conversation sans grâce, et vous marchez lentement; vous saluez en faisant la révérence; vous vous levez et vous vous asseyez avec précaution; vous plaisantez sans rire.
Ce sont là des habitudes divines; mais moi, misérable mortelle qui ris de moi-même, de vous et de ce sérieux anglais, comme le ciel me conviendrait mal !


Petites remarques :
En ce qui concerne l'enregistrement, il y a encore à améliorer avant que je ne sois pleinement satisfaite du résultat. Mais qui n'a pas un studio fait avec les moyens du bord pour lutter contre les bruits extérieurs, les loupés innombrables.
Imaginez la scène : la souris d'une main pour lancer la musique, la commande d'enregistrement dans l'autre pour être synchro, la chaise qui grince, les fils qui se croisent -ça fait tics, tocs, frrrtttts dans le casque lorsque l'on se tourne vers le micro pour parler- bref tout un tas de petits désagréments qui vous font regretter de n'être pas Shiva. Et puis après, il faut comprendre comment entrer tout cela dans les tuyaux d'OB (pas simple).
Case youtube, là il faut intégrer une image, on ne prend que les vidéos.
Voilà le temps qui s'éternise avant que tout soit dans la boîte, mais on persévère, ce n'est pas un logiciel qui va bloquer l'avancée des choses. La preuve ici.
Vous m'avez comprise : il y a encore beaucoup à faire.
PS. Si quelqu'un sait comment (en premium tout de même) on peut enfin ne pas avoir la justification du texte... la commande ne fonctionne pas.
Alors pour éviter le problème j'utilise le bloc citation... Comme on dit, quand on ne peut entrer par la porte on entre par la fenêtre.
Mais quelle difficulté pour obtenir une mise en page comme on en rêve !


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