Publié le 11 mai 2014 par Paristonkar
@ParisTonkar
Deuxième partie du 19ème, un train transporte un homme inquiet et abimé par la solitude. Vincent Van Gogh est en quête de paysages et de lumière. Défilent de nombreuses images de ciels, de lieux fréquentés par le peintre-voyageur (des Pays-Bas à Auvers-sur-Oise en passant par la Provence). Le rythme parfois s’emballe, les plans s’entrechoquent, à l’image des troubles nerveux dont souffre Vincent. Construit à partir de lettres de Vincent à son frère Théo lues par John Hurt, le film signé Paul Cox propose une plongée dans l’intimité de l’artiste. La forme est audacieuse : on y trouve des mises en scène qui rejouent certains tableaux à l’écran, comme par exemple Les mangeurs de pommes de terre (1885), ou La chambre à Arles (1888). Certains des modèles de l'artiste sont physiquement incarnés à l'écran, comme Sien Hoornik, cette femme enceinte recueillie par Van Gogh qui l'a fait poser en 1882 pour Sorrow; en revanche le peintre n'est pas incarné physiquement dans le film. Il est présent au travers de la lecture de certaines de ses lettres , comme s’il expliquait ses intentions au spectateur à voix haute. De cette façon, le film réussit finement l’exploration de l’œuvre de Van Gogh par le peintre lui-même, tout en décryptant certains aspects de la personnalité d’un peintre inclassable. Sortie initialement en 1987, cette version restaurée est à ne pas manquer pour sa forme sensible et son contenu rigoureux. BF