Tic, tac, tic, tac…Toc ! Insaisissable, furtif et irréversible, le temps qui passe pend telle une épée de Damoclès au-dessus de l’Homme moderne, lui amputant à chaque seconde un peu plus de sa force vitale. Pire qu’un robinet en pleine fuite, cette bombe à retardement pétrifie car échappe à tout contrôle, aiguisant un peu plus notre oppression de vivre pleinement. Finie l’insouciance en l’absence de bouton off, que reste-t-il à faire sinon vouloir le dépasser ? En vain, même si les jours sont trop courts. Quand certains se sentent spectateurs de leurs vies se voyant vieillir, d’autres se bornent à maîtriser leur destin à la minute près, avares des heures creuses où les instants sont figés. Pressés de vivre à en mourir, au cas où demain n’arriverait jamais.
Mais il arrive sans tarder, avec son éternel refrain: 24 heures chrono dont un tiers de sommeil. Si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, la vie profite quant à elle aux visages qui savent s’en réjouir, cueillant le présent sans oublier l’essentiel. À quoi bon sprinter sans cesse contre l’arachno-montre, si c’est pour traverser les âges le souffle coupé ? Rien d’étonnant à ce que l’on frise le burn-out à force de s’auto-maintenir en haleine : la peur de ne pas vivre à 100% n’arrêtera pas le balancier pour autant. Quand le contrepoids est impossible, certains instants trop précieux pour les laisser filer. Il ne tient qu’à nous de transformer en trésor l’existence impartie à chacun: n’est-ce pas la meilleure des recettes pour éviter les regrets ? Le reste, quant à lui…pourra attendre demain.