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Les recalculés du chômage

Publié le 18 mai 2014 par Observatoiredumensonge

Cela va être dur les gars

Un recalculé livré à l’opprobre populaire

Incapable de payer son gîte et son couvert

Affamé, épuisé, hagard, en guenille,

Sommé de quitter son précaire asile

Pour errer dans les rues inhospitalières

Ultime refuge où loger sa misère

Entend un apparatchik bien vêtu, bien nourri

Adepte de la caisse noire et d’abyssaux déficits

Dont le salaire d’un seul mois

Indemniserait cent recalculés spoliés de leurs droits

Ergoter sur le risque qu’encourrait l’Unedic

S’il fallait rétablir les prestations Assedic…

En réalité la seule préoccupation des ces parasites élus

Prébendiers, budgétivores, surpayés, et repus

Dont la signature apposée sur la scélérate convention

A souillé leur honneur et renié leurs convictions

N’avait qu’un seul but : maintenir en survie

Et gérer à leur seul profit

Un système moribond, exsangue déficitaire

Pour continuer d’y prélever avantages et salaires

Privilèges liés à leur inutile fonction.

Jusqu’à épuisement

Que des familles par dizaines de milliers

Soient jetées dans la misère et la précarité

Qu’importe ?

Dès lors que l’économie faite sur les gueux

Qui n’ont qu’à crever s’ils s’estiment malheureux

Leur rapporte !

Etant eux-mêmes bien à l’abri

Touchant un salaire qui leur tombe tout cuit

Bien plus gros que les âneries

Qu’ils débitent en doctes experts

Pour débattre de la misère ;

L’hiver au soleil et l’été au ski,

Les comptes offshore bien garnis

L’âme noire, mais l’argent blanchi

A quoi bon se soucier des laissés pour compte ?

Tandis que le recalculé porte en bandoulière

Expérience, compétence et diplômes universitaires

Qu’il recherche un emploi incertain, mal payé,

Sans même réussir à trouver un C.D.D.

L’ergoteur, ergotant, avec arrogance

Ergote, palabre, affirme et énonce

Fume un cigare à son nom marqué

Un Havane au moins, Môssieu, s’il vous plait

Plaisir du fumiste vivant en cigale

Dont le coût comblerait la fracture sociale.

Installé confortable dans sa fonction surpayée

Il disserte hypocrite sur la solidarité,

Parle d’emploi, qu’il n’a jamais créé,

De travail auquel il a toujours échappé,

De chômage qu’il n’a jamais connu,

Crie très fort pour être entendu,

Pérore sur l’entreprise et sur ses réalités

Qui lui sont totalement étrangers,

Cause de politique, d’économie et de social,

Harangue, vocifère, hurle et braille,

Fait du bruit, croyant parler

Erige le vide en profonde pensée

Parle pour ne rien dire

Et s’agite pour rien faire

Prolongeant ainsi sa vie parasitaire.

Puis épuisé par tant d’efforts, oiseux

L’apparatchik pris d’un petit creux

Se rend sous convoi escorté

Auprès d’un chef multi étoilé

Pour engloutir les mets les plus fins

Avaler le plus coûteux des vins

Tout en s’indignant que dans la vie

Certains ne vivent que du R.M.I.

Mais c’est leur faute.

Ils n’ont qu’à faire comme lui !


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