Faut vivre avec son temps ma bonne Dame.
De mon temps, donc du temps oùsque j’étais jeune, les feuilletons, on les regardait à heure fixe, chaque jour ou chaque semaine. La préparation psychologique durait sept jours : plus que sept fois dormir, plus que six fois dormir… A l’heure H, on débranchait le téléphone, on n’était là pour personne. C’était l’heure du sacro Saint feuilleton.
Une saison de Melrose Place durait plus de six mois, chaque mercredi, à 20 heures, sur RTL. Santa Barbara durait quinze ans, d’ailleurs je n’en ai jamais vu la fin. Essque Eden et Cruz finissent ensemble heureux avec beaucoup d’enfants ? Aucune idée.
De nos jours, on vit dans l’ère de la fast food TV ma bonne Dame.
A raison de trois épisodes de Grey’s Anatomy par semaine, la saison est vite dévorée. Et encore, si ça ne va pas assez vite, zou, je file sur internet visualiser les épisodes suivants, et que ça saute.
La TV numérique envahit nos foyers. Ils appellent ça la TV à la carte : quand je veux où je veux comme je veux.
Moi je dis que ça perd un peu de son charme, le charme qui faisait que, comme le Renard attendait le Petit Prince et se préparait le cœur pour cette rencontre, je me préparais à retrouver mes héros de série, à heure fixe, à jour fixe. C’était le bon temps, qu’est mort et qui ne reviendra plus.