Oui mais non...

Journée à part, journée chargée, journée en tenaille. Ce genre de journée qui m'invite à écrire parce que trop lourde, trop contrastée et que c'est le seul moyen que j'ai de pouvoir y voir clair, de pouvoir réfléchir, et de pouvoir agir. Je ne supporte pas l'idée d'être submergée même si c'est fréquent, pour moi de l'être. " Tu as toujours été trop sensible ", me disait et me dit encore ma mère.

C'est beaucoup pour moi, j'apprends qu'une de mes amies entame et va devoir faire face à son quatrième cancer, en même temps je reçois des nouvelles d'un vieil ami qui vient de perdre quelqu'un de cher, simultanément je fais face à mes parents qui fêtent comme ils le peuvent, tant bien que mal, leurs cinquante années de mariage et en même temps encore et dans la même journée je dois entendre et prendre en considération, parce que c'est mon métier, à des deuils, des problèmes, des mésententes, des frustrations, des ratages et ça me donne plus encore envie de prendre le large. Oui, mais non...

Je crois avoir une forme de lutte interne, introvertie, silencieuse. C'est le pourquoi de mon manuscrit. Je crois avoir par ailleurs une sorte de réflex de sauvegarde, du genre: " toute vérité n'est pas bonne à dire". Mais j'en souffre, je souffre de devoir me taire, parce que cette vérité, nue, crue, et pourtant retenue est difficile à partager et à transmettre mais elle est ma vie, elle est ce que je suis, et qui peut me comprendre, m'aimer sans savoir d'où je viens ? Et comment être soi sans son bagage passé ?

Oui à la vie, mais non à une vie à se taire, se complaire et s'illusionner.

Et non, aussi, à une vie qui détruit...

Comme c'est difficile et cornélien d'être sensible !