Magazine Journal intime

J'aime cette ambiance électorale...

Publié le 25 mai 2014 par Anaïs Valente

8h20. Certains reviennent déjà du bureau de vote. J'aime cette ambiance où on se croise et se décroise, tous mus par le même but : œuvrer pour notre pays (nan je rigole : ne pas se choper une amende pour refus de vote).

Cela m'aura pris treize ans mais j'ai enfin trouvé, non pas le parti pour lequel voter (là j'hésite encore, mais trop tard), l'heure à laquelle aller voter en évitant la file jusque la rue, passque mon bureau est LE bureau maudit, THE maudit buro, celui oùsqu'on attend un temps de dingue pour faire rougir ses bulletins de vote.

8h20 est donc l'heure idéale : trop tard pour être un assesseur remplaçant de tire-au-flan, trop tôt pour la file du bureau oùsque c'est la file. Youpie.

Et de me transformer en guide touristique ce matin :

"Madame c'est où ?", voix limite agressive et un chouia déneuronée, main me tendant une convocation vers le bureau à l'opposé du mien. j'indique la route au monsieur, pas un regard pas un merci. Ambiance jamboise électorale. J'aime pas.

Ensuite, tant qu'à faire, direction le supermarché. Puis demi-tour et retour at home car il est trop tôt. Il est fermé, ma bonne dame. Blonde.

Patience patience.

Envie de croissants, super idée. Dernier regard aux affiches "votez Tatayet" and co, mon choix est désormais fait. A la boulangerie, l'ambiance est bonne, la vendeuse sur laquelle je tombe toujours, d'habitude assez revêche, est joyeuse depuis que nous avons sympathisé autour des quiches. La glace est brisée.

Au supermarché, la porte est encore fermée. J'entame la lecture du 7dimanche en attendant, drame au musée juif. J'enrage de ces morts pour rien, pour des religions, donc pour rien. Les portes s'ouvrent, direction le Coca light, ma drogue.

Guide touristique le retour :

"Madame, elle est où la farine ?", j'indique la route à la madame, un merci et un sourire. J'aime.

Emplir le caddie, payer, emporter un magnifique plat à gratin mauve, merci la collègue qui m'a filé ses autocollants magiques.

Retour at home.

En chemin guide touristique, la fin the end het einde :

"Il est ouvert le magasin ?", voix sèche désignant mon caddie. Envie de répondre "non non, je viens de le cambrioler pour mes courses", mais j'ai peur que mon humour ne passe pas, vu la tête de la madame. Je réponds donc poliment "oui oui, à 9h le dimanche". Pas un merci, rien. J'aime pas.

Dieu que les gens sont désagréables.

Je rêve de vivre dans un village où tout le monde se salue, se sourit, le dimanche matin. Où on ne me regarde pas peiner pour remonter mon caddie plein de Coca light avec mon coude en compote, où on se précipite galamment pour m'aider. Où le "on" est brun, ténébreux et potentiel homdemavie.

Je rêve... mais n'empêche, j'aime cette ambiance électorale.

8h20. Certains reviennent déjà du bureau de vote. J'aime cette ambiance où on se croise et se décroise, tous mus par le même but : œuvrer pour notre pays (nan je rigole : ne pas se choper une amende pour refus de vote).

Cela m'aura pris treize ans mais j'ai enfin trouvé, non pas le parti pour lequel voter (là j'hésite encore, mais trop tard), l'heure à laquelle aller voter en évitant la file jusque la rue, passque mon bureau est LE bureau maudit, THE maudit buro, celui oùsqu'on attend un temps de dingue pour faire rougir ses bulletins de vote.

8h20 est donc l'heure idéale : trop tard pour être un assesseur remplaçant de tire-au-flan, trop tôt pour la file du bureau oùsque c'est la file. Youpie.

Et de me transformer en guide touristique ce matin :

"Madame c'est où ?", voix limite agressive et un chouia déneuronée, main me tendant une convocation vers le bureau à l'opposé du mien. j'indique la route au monsieur, pas un regard pas un merci. Ambiance jamboise électorale. J'aime pas.

Ensuite, tant qu'à faire, direction le supermarché. Puis demi-tour et retour at home car il est trop tôt. Il est fermé, ma bonne dame. Blonde.

Patience patience.

Envie de croissants, super idée. Dernier regard aux affiches "votez Tatayet" and co, mon choix est désormais fait. A la boulangerie, l'ambiance est bonne, la vendeuse sur laquelle je tombe toujours, d'habitude assez revêche, est joyeuse depuis que nous avons sympathisé autour des quiches. La glace est brisée.

Au supermarché, la porte est encore fermée. J'entame la lecture du 7dimanche en attendant, drame au musée juif. J'enrage de ces morts pour rien, pour des religions, donc pour rien. Les portes s'ouvrent, direction le Coca light, ma drogue.

Guide touristique le retour :

"Madame, elle est où la farine ?", j'indique la route à la madame, un merci et un sourire. J'aime.

Emplir le caddie, payer, emporter un magnifique plat à gratin mauve, merci la collègue qui m'a filé ses autocollants magiques.

Retour at home.

En chemin guide touristique, la fin the end het einde :

"Il est ouvert le magasin ?", voix sèche désignant mon caddie. Envie de répondre "non non, je viens de le cambrioler pour mes courses", mais j'ai peur que mon humour ne passe pas, vu la tête de la madame. Je réponds donc poliment "oui oui, à 9h le dimanche". Pas un merci, rien. J'aime pas.

Dieu que les gens sont désagréables.

Je rêve de vivre dans un village où tout le monde se salue, se sourit, le dimanche matin. Où on ne me regarde pas peiner pour remonter mon caddie plein de Coca light avec mon coude en compote, où on se précipite galamment pour m'aider. Où le "on" est brun, ténébreux et potentiel homdemavie.

Je rêve... mais n'empêche, j'aime cette ambiance électorale.


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