Grandes Dames : Les Rochambelles

Publié le 26 mai 2014 par Georgezeter

Grandes Dames : Les Rochambelles

Au lieu de médire sur une Marine Le Pen, chef d’un parti qui ne fera que diviser cette nation, et puis d’ailleurs je ne me sens pas en droit de juger cette femme ; Avait-elle le choix d’un autre destin sachant de quel milieu elle venait… Oui, certainement, avec du courage pour rompre le nœud gordien, mais, tous ne sommes pas des héros, héroïne en l’occurrence. Donc, je vais me cantonner à parler d’êtres féminins positifs qui ont apportés, donnés sans compter ; En faisant reprendre vie à des demoiselles et dames ayant vécues la seconde guerre mondiale et surent, alors qu’elles auraient pues rester chez elle pénardement, aller au front, pour y ramasser les blessés sous la mitraille, les ramener en ambulance sous les bombes dans un centre de triage afin qu’ils soient soigner, sauver.

Tout commence par… Madame Florence Conrad, âgée de la cinquantaine dans les années 1940. « Ainsi en 1943, à New York, elle décide, grâce à l’aide de nombreuses femmes américaines de collecter de l'argent afin d'acheter 19 ambulances Dodge WC54. Elle décide d'appeler le groupe qu'elle a fondé « Groupe Rochambeau ». En effet, Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, Comte de Rochambeau est un personnage cher aux Américains. Cet officier français s'est brillamment illustré lors de la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis. »[1]  

Florence Conrad sait, à l'époque, qu’un certain Général Leclerc est en train de créer une Division Blindée Française. Elle part donc à Alger où elle rencontre le général Koening. La ténacité de cette américaine est alors récompensé et le Groupe Rochambeau reçoit l'accord du Général Leclerc. Elle propose son aide, ainsi que de jeunes volontaires féminines, certaines infirmières diplômées et ses fameuses ambulances toutes neuves. Toutefois, le Général n'est pas tout à fait de cette avis, il veut bien les ambulances mais pas des filles de 20 ans ! Devant l'insistance de Mme Conrad et ne voulant pas laisser échapper ces véhicules, il accepte mais uniquement jusqu'à Paris. Sur place, Florence Conrad engage d’autres jeunes femmes qui seront appelées « Les Marocaines », le groupe se nommera Les Rochambelles.

La vie d'un camp militaire se révèle dure pour ces jeunes femmes inexpérimentées. À l'entraînement, les Rochambelles sont confrontées à l'hostilité des hommes, qui ne veulent pas d'une présence féminine dans leurs rangs. À l'époque, on considère que les femmes n'ont pas leur place sur un champs de bataille. Ignorant les sarcasmes et les intimidations, elles persévèrent et gagnent petit à petit leurs galons. Les infirmières apprennent la mécanique, mais aussi à débusquer des mines, poser des garrots et défiler en rang.

Il y a sur un site Internet toutes les aventures militaires de ces jeunes femmes : http://www.marinettes-et-rochambelles.com/pages/roch_histo.html

Je préfère donc que vous alliez  lire, car, je ne pourrais pas mieux d’écrire et écrire le périple de ces femmes : d’Afrique du nord, à Londres, elles ont débarquées à Utah Beach, le 31 juillet 1944 ; puis à la libération de Paris, à l’entrée dans Strasbourg, plantées le drapeau français dans le Berghof, le “Nid d’aigle” d’Hitler dans les Alpes bavaroises à Berchtesgaden et enfin la prise de Berlin et la capitulation. Elles faisaient partie de la fameuse 2ème DB de Leclerc…

Composé à l’origine de trente-six femmes, ce groupe a compté, en France, puis en Indochine, un total de soixante-douze conductrices ambulancières dont les états de service attestent le sang-froid, le courage et la compétence, tout ça au risque de leur vie, avec sourire, charme et bonheur. Comme chante je ne sais qui « où sont les femmes ? », et qui me fait regretter ces personnes « du sexe » comme on disait à l’époque, qui savaient sans d’ailleurs l’apprendre être des êtres de chair et de sang, sachant se faire entendre sans besoin de gueuler et de brandir le drapeau du féminisme à chaque instant ! Elles inspiraient le respect de tous les hommes.  En ce temps là, oui, la femme était bien l’avenir de l’homme ; et je dirais qu’aujourd’hui, et bien, elle sera certainement présidente de l’homme, mais tout en étant aussi nul… A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto, ou si vous préférez : Prends garde au bœuf par devant, à l'âne par derrière, à l'imbécile par tous les côtés.

Un autre groupe de Grandes Dames, s’appelait les Marinettes, car faisant parti du corps sanitaires des fusiliers marins. Ce groupe de 9 seulement avait exactement les mêmes responsabilités que les "Rochambelles": apporter les premiers secours aux soldats blessés au front et les évacuer vers l'arrière. Les Marinettes, qui appartenaient au Services féminins de la flotte (SFF),  participèrent à toute la campagne de la Libération de la France, de la Normandie à l'Allemagne, en passant par Paris. D'autres s’engagèrent ensuite dans la guerre d'Indochine.[2]

Un 3eme groupe de Grandes Dames, formé au Maroc, les Merlinettes, du nom du General Merlin, ce groupe moins exposé mais non moins héroïque s’employait dans les transmission ; de la Tunisie jusqu’au Reich. Elles furent aussi courageuses que leur devancières de la santé. 

Que reste –t-il de ces femmes héros ?

D’abord, pour la plupart, elles entrèrent dans le rang à la libération. Se marièrent, l’une d’elle devint la générale Massu, son surnom était « toto » ; elles eurent des enfants, puis… Disparurent sans trop de bruit une par une ; la dernière des Marinettes est morte le 27 avril 2010, elle s’appelait Monique CREMIEUX née BARDET qui vivait entre le Sénégal et la France

Quant à la dernière des Rochambelles, je n’ai pu trouver des infos, sauf, qu’une fois par an il y a à Caen, une course-marche de 5 km réservée aux femmes, la Rochambelle[3] au profit de la lutte contre le cancer du sein.

Depuis 2006, La Rochambelle a ainsi permis de reverser plus de 421 000 € à cette cause, se positionnant par son record d'affluence comme la 2ème course féminine française ! La Rochambelle, c'est aussi un hommage aux Rochambelles, infirmières et ambulancières rattachées à la célèbre 2ème DB du Général Leclerc à la libération. Ces femmes engagées et courageuses ont débarqué en Normandie, participé à la reconquête de l'Europe et gagné le respect de tous les hommes.  L'édition 2013 de la Rochambelle, a réuni 18000 participantes, et a permis de reverser la somme de 108. 000 € au profit de la lutte contre le cancer du sein !

Est-ce que lorsque Marine ou ses semblables ne seront plus là, une course pour collecter des fonds sera organisée en leur mémoire ? J’en doute. Qui sème le vent récoltera toujours la tempête, fonder une société sur la discorde, l’apartheid, ne peut que déboucher sur des drames, que malheureusement nous ne pouvons qu’en deviner les conséquences.

Quant à vous « mesbelles », dames incroyables, et bien je ne peux que vous dire simplement merci du fond du cœur et vous embrasser le bouts des doigts.!

Georges ZETER/Mai 2014


[1]http://www.marinettes-et-rochambelles.com/pages/roch_histo.html

[2]http://musee.fusco.lorient.free.fr/historiquefusconfliteurope3945infirmieres.htm

[3] http://www.lescourantsdelaliberte.com/fr/la-rochambelle-t12.html