Rosa multiflora, un rosier explosif

Publié le 01 juin 2014 par Sambuca

Ce rosier est originaire d’Extrême-Orient. C’est le rosier sauvage le plus commun au Japon. Mais il s’est naturalisé sur tous les continents sans exception. En Amérique du Nord il est considéré comme une peste. Dans les régions qui s’y prêtent, surtout les zones de prairies, de pâturages, il se propage à grande vitesse. D’une part il forme des buissons denses de plus en plus larges et impénétrables et d’autre part il se ressème abondamment.

En ce moment il est en fleurs et c’est en l’examinant que j’ai compris comment il procède. Il est en fleurs en même temps que Rosa mulliganii, un vrai grand rosier liane à Veneux aux fleurs semblables. Ils font tous deux partie de la section Synstylae dont les fleurs caractéristiques présentent des pistils soudés en une colonne centrale. Voici R. multiflora à Romilly en 2012, 2013 (inondations sans conséquences) et hier 31 mai 2014 :

Rosa mulliganii aujourd’hui :

Une fleur qui montre bien la colonne centrale de pistils accolés :

Mon rosier, je l’ai trouvé en 2010 en limite du bois, tellement à l’ombre qu’il ne pouvait fleurir. C’était pour l’essentiel une très longue tige. J’ai cru que c’était un Rosa canina, il y en a beaucoup sur ce terrain de Romilly. Je l’ai transplanté dans un endroit moins sombre. Cet été-là, il n’a pas évolué, il était mal, il s’est couché, je l’ai tuteuré. L’année suivante il a fait beaucoup de nouvelles tiges. En juin 2012 il m’a donné sa première superbe floraison blanche et j’ai compris qui il était. Cette floraison couvre totalement les tiges de l’été précédent ou plus anciennes. On voit des zones vertes, ce sont les tiges de l’année, verticales et sans fleurs. Ces tiges récentes vont se courber en fin d’été en recouvrant les tiges précédentes et elles fleuriront dès l’année prochaine. C’est l’explication d’un premier fait : comment il devient de plus en plus dense.

Deuxième fait : il s’étend énormément. Actuellement il forme une demi-sphère étendue et fleurie tout autour, d’une circonférence de 3m. Au sol, au bord de cette sphère, on peut voir de très petits rosiers. Semis ou marcottes car l’extrémité des branches touche le sol ? De cette façon il va commencer à gagner du terrain.

Les américains lui reprochent aussi sa dissémination. Ceci aussi est déjà visible chez moi. Dans cette caisse sans fond derrière le Rubus j’ai planté l’été dernier un hortensia grimpant et un akebia dans de la terre plus acide que le terrain et un peu hors inondations, près d’un frêne qui doit leur servir de support. On est là à 40cm au-dessus du sol. Toute nouvelle plante non voulue ne peut être qu’un semis. J’y ai trouvé une ortie et deux minuscules rosiers de moins de 20cm de haut et déjà fleuris ! Des fleurs qui ne peuvent être que des fleurs de Rosa multiflora.

D’où venait mon rosier ? Il est possible que ce soit un semis de celui de Marnay sur Seine, à environ 10 km :

En septembre le rosier porte beaucoup de fruits, des fruits plus petits que ceux de Rosa canina, faciles à transporter entiers par les oiseaux :

Épaississement, extension, dissémination, mon rosier a déjà toutes les caractéristiques qu’on lui reproche dans les pays où il envahit. Une question reste cependant pour moi sans réponse. Il est utilisé depuis des années comme porte-greffe des rosiers mais dans ce cas ils ne survivent pas en sol calcaire et pour ces terrains on utilise (du moins les producteurs sérieux qui s’inquiètent de la survie des plantes qu’ils vendent) Rosa canina ou sa variété laxa. Il est vrai qu’on avait choisi au départ ce rosier pour l’adaptation aux sols acides. Mais mon Rosa multiflora, et celui de Marnay, sont en excellente santé en pH8 et s’y multiplient à plaisir. Je crois surtout que le problème c’est le greffage. C’est une facilité pour les producteurs, multiplication et floraison rapides, donc vente rapide. Mais ces rosiers greffés vivent moins longtemps que les rosiers de boutures. Sans compter qu’on perd les avantages recherchés de certains rosiers comme le drageonnage de Rosa rugosa pour retenir les talus ou sa facilité à vivre dans le sable. J’ai pris l’habitude de mettre en terre sans autre précaution les branches cassées ou volontairement coupées de plusieurs rosiers et j’ai eu de belles surprises avec floraison immédiate. Je crois que la greffe devrait être réservée aux rosiers qui ne se bouturent pas ou à l’adaptation à des terrains difficiles.

Ce rosier est originaire d’Extrême-Orient. C’est le rosier sauvage le plus commun au Japon. Mais il s’est naturalisé sur tous les continents sans exception. En Amérique du Nord il est considéré comme une peste. Dans les régions qui s’y prêtent, surtout les zones de prairies, de pâturages, il se propage à grande vitesse. D’une part il forme des buissons denses de plus en plus larges et impénétrables et d’autre part il se ressème abondamment.

En ce moment il est en fleurs et c’est en l’examinant que j’ai compris comment il procède. Il est en fleurs en même temps que Rosa mulliganii, un vrai grand rosier liane à Veneux aux fleurs semblables. Ils font tous deux partie de la section Synstylae dont les fleurs caractéristiques présentent des pistils soudés en une colonne centrale. Voici R. multiflora à Romilly en 2012, 2013 (inondations sans conséquences) et hier 31 mai 2014 :

Rosa mulliganii aujourd’hui :

Une fleur qui montre bien la colonne centrale de pistils accolés :

Mon rosier, je l’ai trouvé en 2010 en limite du bois, tellement à l’ombre qu’il ne pouvait fleurir. C’était pour l’essentiel une très longue tige. J’ai cru que c’était un Rosa canina, il y en a beaucoup sur ce terrain de Romilly. Je l’ai transplanté dans un endroit moins sombre. Cet été-là, il n’a pas évolué, il était mal, il s’est couché, je l’ai tuteuré. L’année suivante il a fait beaucoup de nouvelles tiges. En juin 2012 il m’a donné sa première superbe floraison blanche et j’ai compris qui il était. Cette floraison couvre totalement les tiges de l’été précédent ou plus anciennes. On voit des zones vertes, ce sont les tiges de l’année, verticales et sans fleurs. Ces tiges récentes vont se courber en fin d’été en recouvrant les tiges précédentes et elles fleuriront dès l’année prochaine. C’est l’explication d’un premier fait : comment il devient de plus en plus dense.

Deuxième fait : il s’étend énormément. Actuellement il forme une demi-sphère étendue et fleurie tout autour, d’une circonférence de 3m. Au sol, au bord de cette sphère, on peut voir de très petits rosiers. Semis ou marcottes car l’extrémité des branches touche le sol ? De cette façon il va commencer à gagner du terrain.

Les américains lui reprochent aussi sa dissémination. Ceci aussi est déjà visible chez moi. Dans cette caisse sans fond derrière le Rubus j’ai planté l’été dernier un hortensia grimpant et un akebia dans de la terre plus acide que le terrain et un peu hors inondations, près d’un frêne qui doit leur servir de support. On est là à 40cm au-dessus du sol. Toute nouvelle plante non voulue ne peut être qu’un semis. J’y ai trouvé une ortie et deux minuscules rosiers de moins de 20cm de haut et déjà fleuris ! Des fleurs qui ne peuvent être que des fleurs de Rosa multiflora.

D’où venait mon rosier ? Il est possible que ce soit un semis de celui de Marnay sur Seine, à environ 10 km :

En septembre le rosier porte beaucoup de fruits, des fruits plus petits que ceux de Rosa canina, faciles à transporter entiers par les oiseaux :

Épaississement, extension, dissémination, mon rosier a déjà toutes les caractéristiques qu’on lui reproche dans les pays où il envahit. Une question reste cependant pour moi sans réponse. Il est utilisé depuis des années comme porte-greffe des rosiers mais dans ce cas ils ne survivent pas en sol calcaire et pour ces terrains on utilise (du moins les producteurs sérieux qui s’inquiètent de la survie des plantes qu’ils vendent) Rosa canina ou sa variété laxa. Il est vrai qu’on avait choisi au départ ce rosier pour l’adaptation aux sols acides. Mais mon Rosa multiflora, et celui de Marnay, sont en excellente santé en pH8 et s’y multiplient à plaisir. Je crois surtout que le problème c’est le greffage. C’est une facilité pour les producteurs, multiplication et floraison rapides, donc vente rapide. Mais ces rosiers greffés vivent moins longtemps que les rosiers de boutures. Sans compter qu’on perd les avantages recherchés de certains rosiers comme le drageonnage de Rosa rugosa pour retenir les talus ou sa facilité à vivre dans le sable. J’ai pris l’habitude de mettre en terre sans autre précaution les branches cassées ou volontairement coupées de plusieurs rosiers et j’ai eu de belles surprises avec floraison immédiate. Je crois que la greffe devrait être réservée aux rosiers qui ne se bouturent pas ou à l’adaptation à des terrains difficiles.