Carte postale

Depuis huit ans dans le pays (putain déjà ?) je n’avais pas encore eu l’occasion de mettre les pieds à Portland. Dans l’Oregon, pas le Maine. Grave erreur, enfin réparée après une petite semaine passée dans la ville de Drugstore Cowboy.  28ème ville du pays par la taille (env. 500.000 hab.), Portland est devenue ces dernières années une des villes les plus dynamiques du pays.

La ville est particulièrement attractive pour les jeunes. Avec une vibrante scène musicale et artistique, un urbanisme favorable aux déplacements à pied et à vélo, et un environnement de première qualité, Portland se place au sommet du classement des villes américaines pour sa qualité de vie. De toute les villes américaines, Portland est aussi celle qui compte le plus de coffee shops par habitant, et s’est récemment vue attribuée le titre de meilleure ville pour les happy hours, avec deux fois plus de bars au kilomètre carré qu’à New York. De quoi oublier un peu la grisaille qui fait aussi de Portland une des villes les plus arrosée (d’eau) du pays. Il pleut souvent à Portland. C’est bon pour les parcs et les forêts…

Mais en dehors de la verdure (ça fait mal aux yeux tellement c’est vert), des bars et des vélos, je garderai surtout de ces quelques jours à Portland un émouvant souvenir culinaire. Enfin un endroit dans ce pays où les gens savent manger. C’est incroyable. C’est frais, c’est super créatif, et c’est hyper bon. D’accord, je n’ai pas écumé tous les restaurants de la ville et mon échantillon n’est probablement pas représentatif (après huit ans, je ne me laisse plus entrainer n’importe où). Mais à en juger par le numéro quatre sur la liste des restos préférés de mes hôtes d’un soir (les trois premiers étaient complets), ça vaut le voyage rien que pour ça : Park Kitchen dans le Pearl District, en bordure des North Park Blocks (encore un parc). Sans hésitation mon meilleur resto depuis des mois. Voyages à Paris et à Lisbonne compris.

Impossible de vous raconter le menu. On a suivi la recommandation de la serveuse pour un « menu dégustation suivant l’inspiration de la saison ». Trois entrées, trois plats et trois desserts en petites portions. « Just enjoy and let the food flow » qu’elle a dit. Eh ben on n’a pas été déçu. Je garde le souvenir d’associations surprenantes et délicieuses : crème de cèpes aux asperges et cive, saucisse d’agneau et rhubarbe, saumon chinook (fondant comme beurre au soleil) et bouillon de céréales, salade de betteraves, pistache et champignons sur yaourt glacé, palourdes au gin et lentilles… Tout ça pour moins de 60 dollars, accompagné de vins de l’Oregon (Pinot Noir) tout a fait respectables.

Sans les éclipser totalement, la nouvelle cuisine « American-Pacific North West » a de quoi faire oublier pas mal de bonnes adresses parisiennes ! Il me reste à trouver l’équivalent côté « South West », et je serai comblé !