Kenny Wayne Shepherd, je l’ai écouté dans les années 90 avec Ledbetter Heights (1996) et Trouble Is (1997). Le gamin d’alors, il a vingt ans, nous est vendu comme un petit prodige de la six cordes et certes, il sait tenir un manche mais combien d’autres en font autant ? Je ne conteste pas sa technique mais il lui manque ce petit plus, extra-musical, qu’on peut appeler le feeling mais qui doit faire la différence. Après deux albums, je l’abandonne. Jusqu’à ce Goin’Home qui vient de paraître et d’atterrir par hasard sur ma platine.
Vingt ans plus tard, le jeunot est devenu un homme, son jeu a muri mais c’est à peu près tout. Ni les invités prestigieux, Joe Walsh (gt) et Kim Wilson (hca) sur I Love The Life I Live, Warren Haynes (gt, vcals) sur Breaking Up Somebody’s Home ou Ringo Star (drums) sur Cut You Lose n’apportent une touche originale à ce disque qui s’écoute sans déplaisir néanmoins.
Un bon disque de blues mais comme tant d’autres qui dorment dans ma discothèque, pour un Kenny Wayne Shepherd qui à l’image de la photo de la pochette du CD, s’applique à bien faire sans jamais émerger du lot.