Brésil : Ceux qui vont mourir te salut !
Depuis début 2014, 45 personnes ont été tuées par l’UPP, ou Unité de Police Pacificatrice de la ville de Rio de Janeiro. Il s'agit d'une Police de proximité instituée dans les bidonvilles de la capitale, dans le but de « désarticuler les groupes qui contrôlent ces territoires sous forme d'états parallèles ». Et oui, car dans les favelas l’état brésilien a baissé les bras et laissé proliférer des gangs de dealers, tueurs ; alors des citoyens se sont organisés seuls afin de pouvoir contrôler ces délinquants le mieux ce peut et en toute extrémité faire justice eux même. Donc, aujourd’hui l’état à beau jeu de vouloir éliminer ces groupes parallèles, qui en fait existent et sont la fabrication indirecte d’un gouvernement qui s’est contrebalancé totalement de sa population la plus pauvre. Mais dieu coupe du monde de foot doit donner l’image d’un pays « du football ». A regarder les news brésiliennes, apparemment la préoccupation première des populations des grandes villes n’est pas de taper dans un ballon, mais tout simplement pouvoir vivre, se loger, manger et se soigner… L’éducation bien malheureusement arrivant en 4ème ou 5ème position. D’autant qu’avec tous ces touristes pleins aux as, faire des passes, garçons ou filles lorsqu’on a 14 ans, 16 ans, peut rapporter gros ; suffit de s’allonger sur le dos et de penser à autre chose…
Platini, qu’a pas inventé le ballon rond et le fil à couper les lignes d’embut s’exprime, et est certainement à l’aulne de bien des dirigeants qui se disent : pendant de ces crétins regarderont le foot, feront pas chier ! « Le Brésil, faites un effort pendant un mois, calmez-vous ! Rendez hommage à cette belle Coupe du monde. On a été au Brésil pour leur faire plaisir. » et ces…
Ces 45 personnes tuées ne sont pas des dealers, mais des lambdas, qui manifestaient ou qui ne faisaient que passer. Les balles perdues au Brésil tirent dans les coins. Ces « polices », qui sous d’autres cieux se nommeraient escadrons de la mort, ou, unités d’élimination avaient pris l’habitude surtout à Rio de tuer pour l’exemple ; soit, faire une descente surprise et de flinguer comme des lapins quelques enfants des rues : c’était la paix pendant quelques temps, car les mômes tel un vol de corbeaux disparaissaient de la vue des habitants fortunés et des touristes ; et oui, toute cette misère juvénile n’était pas bonne pour l’image et le business. Dans les favelas, pareil, histoire d’avoir la paix : flinguer quelques criminels et en passant quelques grandes gueules opposantes pour le même résultat : s’acheter de la tranquillité relative à coup de plomb. Mais, les présidents Lula et autres « justiciers » ont un peu savonnés le plancher de ces groupes policiers, alors en dernier recours on envoi les BOPE ou Bataillon des opérations spéciales de police, un groupe d'intervention de la police militaire de l'État de Rio. Cette police militaire a pour rôle officiel « la répression des gangs de narcotrafiquants en milieu urbain » ; et, malheureusement lorsqu’on rentre dans un quartier surpeuplé avec des autos militaires blindées appelées « Caveirão » (Gros crâne) et que l’on tire à la mitrailleuse lourde, et bien faut pas s’étonner qu’il y est des dommages collatéraux ; et pis, sont dans les 180 millions les brésiliens, alors 10 de + ou de moins, hein qui s’en intéresse?
Amnesty International a beau se décarcasser et déclarer que « les forces de police militaire du Brésil ont recours à des méthodes violentes et répressives, qui se traduisent régulièrement par la violation des droits fondamentaux d’une grande partie de la population » ; tout le monde s’en contrebalance tant que la COUPE, puis les JEUX puissent être des succès planétaires avec des retombées des jours qui chantent et accessoirement des milliards balancés par les fenêtres de stades où la majorité des brésiliens n’auront pas les moyens durant toute leur vie d’y mettre un pied.
8350 familles pauvres expulsées de leurs maisons à Rio. C’est l’baron Haussmann qui serait content par ce dégagement de terrain, pour y ouvrir des perspectives, des grands boulevards, ou là aussi on peut contrôler la populace manifestante et tirer en enfilade dans le tas. Ces familles ont été « déplacées » pour faire de la place à ce qui est appelée « la ligne rouge » qui dessert l’aéroport international par où arriveront les hordes touristiques. Il y a aussi la « Ligne Jaune » et « l’Avenue Brésil » qui seront les sentiers de la gloire de toute cette manne de gueulards, soiffard, baisards ; que de la belle humanité en marche, au pas de l’oie foot. Une des missions fondamentales des BOPE est la : « Destruction de barricades construites par des trafiquants de drogue »… Ahah ! Des dealers qui construisent des barricades, et pourquoi pas l’organisation de setting aussi ? Bref, on aura compris que l’ambiance là bas est à couteau tiré, que le « peuple » doit la boucler, que les p’tit gars doivent courir après le ballon, et prier très fortement pour que l’équipe du Brésil ne soit pas éliminée avant la finale, sinon, ça va être samba et sambho, et même Sambre et Meuse à tous les étages.
Entre Pékin 2008 et le nettoyage de la ville manu-militariste par les forces de l’ordre, par l’expulsion des habitants pas fréquentables car mauvais communistes, par les milliards de la propagande, par le trainage sur le ventre de nos leaders, Sarkozy en tête ; il y a eu l’Afrique du Sud en 2010, l’expulsion et la destruction de quartiers entiers de Johannesburg, l’envoi des putes, camés dans des provinces lointaines où on ne revient pas, où on meure du Sida anonyme, la construction de stades qui déjà 4 ans après tombent en ruine faute de spectateurs dans un pays de rugby (le public de ce sport a les moyens d’aller au stade, les noirs qui aiment le foot, n’ont pas l’argent eu pour y entrer) ; et Sotchi en 2014, avec ses 35 milliards d’euros balancés à la face du monde, du tiers monde, du quart monde… Des ouvriers non payés, des oligarques surpayés, des habitants expulsés (c’est une manie pour ce genre de raout), une corruption atteignant des sommets, et des homos devant la boucler sous peine de slague. Et bien c’est au tour du Brésil 2014, 10 milliards pour faire le con pendant 1 mois, et le pire c’est qu’ils remettent ça en 2016 avec les olympiades… Puis ce sera la Coupe foot en Russie en 2018, encore un lieu où le citoyen vit heureux, en pleine démocratie, puis, la Coupe au Qatar, cette bande d’improductifs du désert, qui achètent, corrompent à tour de bras avec l’assentiment des Hollande et consorts (et cons sorts), sans oublier la Coupe d’Europe en France en 2016, un pays avec déjà 2.000 milliards de dette, avec 5 millions de chômeurs, qui va encore balancer des milliards pour que 22 connards gambadent sur une pelouse bien verte. Comme disait Coluche, c’est dur le sport, qu’est-ce qu’il faut être con !
Ce n’est plus « les jeux du stade », mais les stades, ou le jeux est « vie »…
Je vais citer, afin d’en terminer sur ce tour d’horizon de la Babel-jeux ; Un grand escroc devant l’eternel qui s’y connaissait en entourloupe et monnaie d’singe : Richard Nixon, qui avait dit lors d’un discours en 1964 devant les journalistes suite à une de ses défaites politiques « anyway, they forget », (de toute façon, ils oublient). T’avais bien raison président, sont des cons, « ils » oublient. Tout.
Georges Zeter/Juin 2014
Court métrage : Made in Brésil : http://www.youtube.com/watch?v=erWFcpWLW0g#t=291
Coupe du monde : ces dizaines de Brésiliens tués au nom du foot business