Cet article est un complément au dossier Sex, Drugs and Rock ‘n’Rôle.
Quelques mises au point :
Jeu de Rôle :
Nous traiterons dans cet article uniquement de l’aspect « Jeu de Rôle Ludique », dit aussi « Jeu de rôle sur table », et pas non des jeux de rôle érotique (ou jeux de rôle sexuels) qui peuvent se pratiquer entre adultes…
Background (toile de fond) :
Dans le cadre d’une partie de jeu de rôle classique, avec des joueurs matures, expérimentés et qui sont capable de faire du roleplay avec le recul nécessaire… Il serait possible d’intégrer des éléments de background dans l’histoire des personnages plutôt inhabituels.
Vous notez toutes les précautions prises dans ce paragraphe ? Oui, il en faut, car dans les jeu de rôle classiques, quand il n’y a pas de notions de « désir » entre les joueurs, il serait assez étrange de faire intervenir ces mêmes notions entre les personnages. Il faut que les joueurs soient capables de jouer un rôle, sans qu’il y ait de malaise qui s’installe à la table. De toute façon, dans le doute, il faut s’abstenir.
La perversion désigne, dans un sens général, l’inclination à des conduites considérées comme « déviantes » par rapport aux règles et croyances morales d’une société. En psychiatrie, le terme se réfère la plupart du temps à des conduites immorales ou amorales considérées comme déviantes.
Et cet article n’est absolument pas un article d’infos médicales !
Sexualité et Perversions
De nombreux jeux de rôle prennent en considération le fait que les personnages puissent avoir des « faiblesses » ou des « handicaps« . Ce sont des éléments de background qui ont une influence sur la mécanique du jeu en donnant des malus aux personnages ou encore créent des interactions plus ou moins faciles avec les autres. Ce qui peut donner de moments très sympas de jeu (et surtout) de roleplay… Cela a aussi une influence sur l’intrigue et la façon dont elle peut avancer…
Personne n’est parfait, et ce n’est pas ce bon Sigmund Freud qui dira le contraire. Et que serait le monde sans ces petites déviances sexuelles qui rendent les samedis soir si passionnants.
A petites doses c’est amusant, mais à haute densité, on tombe sur des personnalité psychopathe ou psychotique. Ce genre de perversion, on n’en à pas qu’une, en général, on cumule…
Notez qu’en fonction de la période de l’Histoire jouée, ou de la société, certaines de ces « perversions » pourraient très bien être considérées comme normales… Donc ne plus être des perversions…
En fonction du jeu, vous pouvez qualifier la déviance en question, de « mineure » ou « majeure », en fonction de l’impact sur le comportement du personnage.
Comment utiliser ces « déviances » ?
En s’inspirant des règles du jeu de rôle James Bond 007.
Ainsi, une « faiblesse » (ou déviance, ou perversion) va apporter des bonus lors de la création du personnage, mais en contrepartie, la faiblesse peut être un facteur de distraction pour le personnage. Et le personnage risque de subir des pénalités ou des limitations lors de ses choix en raison de sa Distraction.
Chaque fois qu’une déviance intervient dans le jeu, le personnage doit obtenir la réussite d’un jet de Volonté (ou autre caractéristique appropriée selon le jeu). Si le jet est une réussite, le personnage a évité de se laisser aller à la Distraction. Un malus peut être appliqué en fonction de l’importance du stimulus auquel il est soumis.
Si le personnage réussi, il n’est pas distrait, et reste donc libre de ses choix. S’il échoue, il se trouvera limité dans ses choix, et par exemple préférera se laisser aller à déviance, et ainsi peut-être se mettre en danger.
Exhibitionnisme
« … Hopla ! Regardez le petit oiseau va sortir !«
L’exhibitionniste a gout prononcé pour le démonstratif, il adore se montrer, mais pas d’une manière classique, oh que non ! Il recherche à se faire voir, à s’offrir le plus possible. L’exhibitionniste (mâle ou femelle plus rarement) est la plupart du temps un grand refoulé, ou au moins un grand timide (« dis bonjour à la dame ! »). Une timidité qui l’empêche de s’extérioriser comme il se doit et d’apparaître sous son vrai jour. Comment ça se présente ? L’exhibitionniste se déshabille toujours le premier (c’est une convention de base). Comme l’indique cet extrait d’article de psychoweb
Comme indiqué ci-dessus, l’exhibitionniste est presque exclusivement masculin, bien que des cas d’exhibitionnisme féminin puissent être rencontrés. Dans la majorité des cas, l’homme se montre en érection à des adolescentes ou des femmes adultes.
L’exhibitionniste cherche souvent avant tout à choquer ses victimes. Dans le fantasme ou dans l’acte, l’idée d’impressionner ou d’effrayer augmente l’excitation, voire, y est nécessaire. L’excitation sexuelle est régulièrement visible pendant l’exposition, et un acte masturbatoire a généralement lieu pendant ou après. Cependant, l’exhibitionniste se tient généralement à distance, de façon à être vu mais sans rechercher de contact plus étroit. Néanmoins, les exhibitionnistes les plus agressifs peuvent succomber au désir d’approcher leur victime ou de forcer une relation avec elles.Les exhibitionnistes ne cherchent pas vraiment à cacher leur identité ni leur crime. Ils répètent leurs comportements dans de mêmes lieux, qui, bien que publiques, sont choisis de manière à n’atteindre que la victime (lieux publiques calmes, voitures, couloirs ou ruelles) et à des horaires similaires. Certains sont soulagés lorsqu’ils sont arrêtés.
Une exhibitionniste découvre son sexe devant un homme, gravure du XIII ème Siècle
Je vous recommande la lecture des quelques extraits disponibles de l’ouvrage ci-dessous. Cela vous donnera une idée de la façon dont on considérait la vue d’un corps nu au moyen-âge… Et au passage, cela donnera aussi une idée de ce que l’on peut penser des héroïnes de med-fan qui sont vêtues d’armures minimalistes… Elles auraient une amende, seraient chassées de la ville, ou pire emprisonnées…
Notez aussi que dans la plupart des univers de med-fan, le fait pour un personnage de se promener au combat (ou au repos) avec une armure minimaliste pourrait être un des effets secondaire d’une personnalité exhibitionniste. Ce qui peut assez vite le mettre (la mettre) en danger, s’il n’a pas de pouvoirs magiques…
Le voyeurisme
« ... Pousses-toi, je vois rien ! »
Le voyeurisme pervers se fait toujours au dépend des personnes qui en sont l’objet, le voyeur (ou la voyeuse) étant soigneusement dissimulé(e)… Les trous de serrures, les portes entrebâillées, les fenêtres de l’immeuble d’en face attirent irrésistiblement les voyeurs patentés. Bref le plaisir ne passe que par la vision ou l’ouïe…
Pas très gênant ? Pas de quoi alimenter un background ?
Et que pensez-vous de Fenêtre sur cour le film de Hitchcock ? Ou comment la curiosité (malsaine ?) peut mettre quelqu’un en très mauvaise posture.
Une analyse particulièrement orientée du film peut donner ceci :
[…le film met en scène le voyeurisme ou, pour reprendre le terme utilisé par Laura Mulvey, le regard « scopophilique » (le plaisir de regarder). « Il s’agit d’une pulsion sexuelle indépendante des zones érogènes où l’individu s’empare de l’autre comme objet de plaisir qu’il soumet à son regard contrôlant. » Immobilisé par un plâtre à la jambe, un reporter photographe passe son temps à observer au téléobjectif ses voisins d’en face. Il y observe un catalogue de comportements, d’histoires ayant pour point commun l’amour.[…]
Le fétichisme
« J’veux du cuir »
L’image d’Epinal veut que le fétichiste soit un collectionneur de petites culottes, mais ce n’est pas très vrai (pas que ça). Le (ou la) fétichiste a besoin de certains objets ou accessoires vestimentaires pour avoir du plaisir, mais son « obsession » peut se fixer sur une musique, une odeur, une partie du corps ou un lieu.
Fétichisme des objets :
- Chez le fétichiste, l’ excitation sexuelle est provoquée par la vue et/ou le toucher de l’objet ou de la partie spécifique du corps qu’il s’est choisi. Ces objets, incluant notamment chaussures et vêtements (lingerie féminine), provoquent une excitation chez certains individus car ils sont intimement associés au corps humain.
Les vêtements ou uniformes
- Le fétichisme, en tant que passion des étoffes, est souvent lié à certaines matières – il concerne notamment le cuir, le latex, la fourrure, la laine ou l’élasthane – lycra (fétichisme du vêtement moulant). Le fétichisme des vêtements est rencontré dans la vie quotidienne avec différents types de vêtements, des vêtements moulants : pulls en laine, sous-pull à col roulé, body, top, catsuit, des sous-vêtements. Ce fétichisme devient « fétichisme sexuel » lorsque la vue de cette matière, de ce type de vêtement, provoque une excitation sexuelle.
- Le fétichisme de l’uniforme revêt une forme particulière, car il est souvent induit par une pulsion et un scénario, qui appartiennent en général à la thématique BDSM. L’uniforme à ce moment-là peut ne servir qu’à la mise en scène du jeu de rôles (pas les jeux de rôle sur table !).
Les Mord-Siths peuvent être de ces personnages qui se servent du fétichisme et des rapports BDSM (Bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme).
Les Mord-Siths sont une catégorie de personnages fictifs décrits dans le cycle de L’Épée de vérité de Terry Goodkind.
A suivre…