Réginald Gaillard | [mes mains s’ouvrent]

Publié le 07 juin 2014 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour



[MES MAINS S’OUVRENT]

Mes mains s’ouvrent, mes bras s’écartent,
ils créent une brèche vivante dans l’air rouge,

qui me permet, dans l’oubli, d’écouter,
derrière, un chant familier : le bruit de tes pas ;

qui me permet de chercher le vert de tes yeux,
l’ivoire de tes dents, le rouge de tes lèvres ;

une brèche pour entendre la houle de ta respiration
de femme ;
pour sentir l’odeur de cheval de tes vêtements, ta peau,

tes cheveux qui baignent aujourd’hui dans les herbes mortes ;
pour chercher, et humer, affolé, la chair, de l’autre côté, disparue.

Réginald Gaillard, « Autour de la tour perdue », XI in L’Attente de la tour, Éditions Ad Solem, 2013, page 20. Postface de Pierre Oster.





RÉGINALD GAILLARD

Source

■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Ad Solem) une fiche de l’éditeur sur L’Attente de la tour
→ (sur Recours au poème) une recension de L’Attente de la tour par Emmanuel Baugue
→ (sur Recours au poème) une recension de L’Attente de la tour par Christophe Morlay




Retour au répertoire du numéro de juin 2014
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes