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RIO : ou le Capitalisme très Footeux

Publié le 09 juin 2014 par Georgezeter
RIO : ou le Capitalisme très Footeux

RIO : ou le Capitalisme très Footeux

On aura beau gueuler contre cette coupe du monde de la honte ; rien n’y fera ! Le stade du Maracaña, temple moderne des grandes messes de la nation brésilienne, témoins de la défaite dramatique en 1950 en finale de son mondial face à 200.000 supporters ; Devant le pape Jean Paul 2 et les 170.000 fidèles ; et tant d’autres évènements qui font que le Brésil est le Brésil ; tiens !  Le millième but de Pelé !  Là- bas c’est pas rien, car ceux qui y étaient en chialent encore. Ben, depuis le 13 mai 2013, le stade mystique, presque entièrement démoli et remonté, passe dans les mains d’intérêts privés… Pourtant l’état et la ville de Rio y ont injectés en argent public dans les 1 milliard de Réal, soit 300.000 briques en euros, pas une paille ! C’est un consortium à trois têtes qui a été crée pour l’occasion et qui associe que du beau monde (qu’il faudrait foutre à la flotte et noyer) – A tout saigneur, tout déshonneur : L'Organisation Odebrecht, est une entreprise brésilienne, qui opère dans la construction, la pétrochimie, la défense et technologie, le transport, la logistique, et le carburant. Cette société a été fondée en 1944 par Noberto Odebrecht, un descendant d'immigrant allemand… Ben oui, le commerce des armes, de la chimie et de l’essence ça peut amener à s‘occuper d’un stade non ? En + une boite créée en 1944… Ca ferait pas un peu tache des fois ? Le second larron, un milliardaire qui vaut 30 milliards, Eike Batista d’origine allemande aussi, décidément ! Qu’a entre autres des milliers de boite dans le minerai, l’extraction, les camions, les, le, la… et une qui s’appelle IMX Entertainement. La dernière c’est AEG Administracao de Estadios do Brasil Une entreprise appartenant au groupe Anschutz Company, propriétaire de la gestion d'un réseau d'environ 120 arénas (stades) situés sur les cinq continents. Parmi les divertissements auxquels l'entreprise souscrit, sont le Staples Center à Los Angeles, l'O2 Arena à Londres, le Mercedes-Benz Arena à Shanghai , l’Acer Arena à Sydney et l’O2 World à Berlin. Il y avait bien un autre trio qui voulait ramasser la mise, et devinez qui était l’un des trois ? Ben, Notre dadais préféré, Lagardère Ulimited… Donc, comme d’hab., les requins ont raflés la mise et ce pour 35 ans de concession ; ils ont fait expulser les indiens qui étaient installés dans un bâtiment dévoué à la culture amérindienne, puis, toute une favela a du plier bagage à coups de matraque et aller se faire voir à 70 km de la capitale ; la photo de l’article est une capture d’écran d’une dame qui y a vécue 12 ans… Tout cela transformé en parking, et hop, qu’on est moderne et hop que tu dégages!

Il ya a eu un match d’inauguration au Maracaña l’an dernier contre les anglais. Dans le documentaire diffusé par ARTE, ce que l’on voit venir au stade c’est une foule plutôt comme dirait Manuel Valls, « Blanco ». Pour ainsi dire pas un noir dans cette masse de 100.000 personnes ; le nombre de place du stade a été divisée par deux, histoire que tous ces « blancos » soient bien assis sur leur petit cul, puissent picoler, bouffer, acheter des teeshirts et autres babioles, car l’idée du « consortium » ce n’est pas d’avoir des supporters, mais des « consommateurs d’événements » ; qui payent un max, qui foutent la paix et qui soient télégénique, car, toute cette masse précédente afro-indio, super en haillon, c’est pas bon pour l’image coco !  Ca fait tiers monde, et nous là on veut des investisseurs. D’ailleurs, le brésil ne peut pas se payer le luxe de la Chine, où dans ce pays communiste on n’ouvre pas sa gueule sinon, c’est camp de rééduqua ; en Russie, avec Poutine, si tu l’ouvres ben c’est direction les camps en Sibérie ; alors que le Brésil, démocratie oblige, faut trouver une parade : faire cogner les flics à mort sur le moindre opposant pour faire voir à tous ces pleins aux as que l’ordre règne et que le gouvernement de gauche n’hésitera pas à faire tirer dans le tas en cas où.

Une autre capitale va être « nettoyée », après Johannesburg et Pékin, les touristes vont rencontrer des vrais cariocas vachement sympas qu’aiment que l’ballon, la samba, la bière Brahma vendue 3 euros dans les stades (la Budweiser, sponsor officiel c’est 4,5 euros), et la passe après les matchs repos du guerrier, au même prix qu’une bière. Hey man, we love soccer ! Obligado !

Allez encore 50 ans, suite et grâce à toutes ces coupes de coupes, ces championnats de coupes, de coupes de championnats, et de jeux olympiques d’été, d’hivers et de printemps, sans compter ceux des handicapée, des cheminots et des tenanciers de kébabs & garçons de bain, alors ? Toutes, je dis bien toutes ! les villes un peu importantes de cette terre seront enfin, propres, avec des blancs propres, avec des avenues propres, avec des chiottes propres, et plus un seul SDF, ROM, Chômeurs, sans une tunes, vieux, trop jeunes… Un monde parfait quoi… Mais qu’est ce qu’ils vont se faire chier ces « consommateurs d’événements » ! Mais qu’est-ce qu’ils nous font chier déjà, en ce jour !

Georges Zeter/Juin 2014

Documentaire : Le stade Maracanã de Rio de Janeiro

Un temple des émotions

1h29min

Diffusé le

09-06-14 à 09:45


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