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Eaux dormantes

Publié le 19 mai 2008 par Cameron

Ce n’est pas que je ne pense pas à toi, c’est que je ne sais pas toujours quoi te raconter. C’est que cet espace public qu’est un blog investit non seulement mon écriture, mais aussi la manière dont mes réflexions s’organisent, autour de son objet, en fonction de son objet. Comme une perte de virginité spirituelle, n’est-ce-pas étrange ?

Il y avait la liberté de ta présence-absence conçue comme l’aiguillon nécessaire d’une parole toujours balbutiante. Il y avait aussi, soyons honnêtes, l’envie d’exercer au grand jour une activité qui restait confinée dans ses carnets honteux. Il y avait tout ça, et bien plus encore, mais l’irréductibilité du désir me poursuit aujourd’hui comme hier. Je ne sais que faire. Je ne sais que dire. Et je n’ai pourtant pas envie d’abandonner là.

Il m’arrive de penser que tu ne m’entends plus, et que de ton regard détourné viennent toutes ces difficultés que je n’imaginais pas en commençant ce blog.  A d’autres moments ta présence se fait si lourde ici-même, ou dans mon esprit, que c’est moi qui préfère prendre la fuite. Ce n’est jamais le même reproche que je t’adresse, mais c’est toujours à toi que je pense.

Tout ceci ne relèverait-il que de l’expérimentation ? Où va se nicher la sincérité des choses ? Que sont mes mots, aujourd’hui, si légers qu’ils me paraissent mentir, si retenus que je ne les reconnais plus ? J’ai travaillé et accouché d’une respiration. Mais je la vois déjà s’amenuiser, comme si sans artifice elle était destinée à s’éteindre, comme si toute quête devait se conclure par une mort. Alors trouver un autre chemin, imaginer de nouveaux murs à démolir, tout ceci, en suis-je capable ? Est-ce que je le désire vraiment ?

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