The Wild West

Publié le 17 juin 2014 par Insideamerica

 Avec les coyotes, les vautours et les pumas, les serpents à sonnettes font partie des rencontres communes en Californie du Sud lorsqu’on s’aventure en dehors des sentiers battus. Mais c’est plutôt rare d’en trouver devant chez soi… La visite d’un spécimen de crotales oreganus helleri, ou Southern Pacific Rattlesnake, dans l’allée qui borde notre maison a donc suscité un peu d’émoi dans le voisinage ce week-end !

Notre coup de fil à Animal Control n’ayant pas convaincu le type de service de l’urgence d’une intervention professionnelle un dimanche, il a fallu s’y coller nous même pour déloger la sale bête (l’honnêteté envers mes lecteurs m’oblige ici à préciser que ce « nous » collectif m’associe un tantinet abusivement à l’initiative de voisins bienveillants pour chasser la bestiole avec mes encouragements de cinéaste amateur. Mais bon. Ça leur faisait tellement plaisir !)

Le truc c’est d’avoir un tuyau d’arrosage à portée de main et de chasser l’animal en lui infligeant de petites pressions d’eau sur la queue pour le diriger dans la bonne direction (le type au téléphone d’Animal Control s’est tout de même fendu de cette recommandation très utile).  Il faut aussi un peu de temps : le serpent ne se laisse pas trop intimider et prend son temps pour se déplacer (remarquez qu’on ne s’en plaindra pas : au moins il ne vous saute pas à la figure à la vitesse de l’éclair !). On (enfin je veux dire le fils du voisin, mon héro) finira par utiliser une perche de piscine de bonne longueur pour renvoyer le crotale dans son « habitat naturel ». De l’autre côté de la barrière du parc (pas vraiment à l’autre bout de la planète, mais suffisamment loin pour ne plus constituer de menace).

Les serpents à sonnettes se rencontrent surtout d’avril à septembre. Ils sont plus nombreux après un hiver doux et s’aventurent alors plus volontiers près des habitations, forcés d’étendre leur terrain de chasse (pas de bol pour nous après deux ans de sécheresse).

Bien entendu, je ne dis pas tout ça pour décourager tous les amis qui ont prévu de nous faire le plaisir de leur visite cet été. Soyez tranquille. On ne compte que 800 morsures de rattlesnake par an dans toute la Californie, un quart sont des « morsures à blanc » (sans injection de venin), et seulement deux ou trois sont mortelles.  Les conseils de prudence sont simples : éviter de mettre les mains dans les trous où on ne voit rien, rester sur les sentiers dégagés, et ne jamais enjamber les rochers (marcher dessus, faites du bruit). Si vous en rencontrez, le rattlesnake signale gentillement sa présence par ses « sonnettes » (un bruit de cigale) et ne bondit pas. Il est facile de s’en éloigner. Si malgré tout vous êtes mordu, restez calme pour ne pas accélérer la circulation sanguine, mais ne faites pas de garrot et faites-vous transporter à l’hôpital dans les 30 minutes. Après, c’est plus emmerdant…

On habite à moins d’un quart d’heure de l’hosto donc statistiquement, vous ne risquez rien. Et maintenant, on sait comment faire !