C'est la vue de ce psaume tatoué en caractères gothiques sur l'avant-bras d'Olivier Giroud qui nous a fait sursauter : qui pour commenter les petits faits de l'existence du spectateur sportif ? Ces petites choses qu'on remarque mais dont on ne parle pas ? Il est facile de trouver des analyses, des notes, des exégèses en pagaille sur ce qui finalement intéresse peu de monde : le score. Mais personne pour s'interroger sur ce qui compte vraiment, sur la vraie nature de Quick-Step, distributeur de parquet flottant avant d'être une équipe cycliste, ou sur le fait de que les arbitres de football abandonnent tous leur nom de baptême à l'heure de leur consécration médiatique pour se faire appeler uniquement "Monsieur". Comme l'analyse historique est passée au XXeme siècle de l'étude des faits politiques et militaires à une lecture attentive des faits sociaux, le commentaire sportif doit désormais s'éloigner de la cabine de presse pour s'accouder au zinc et s'enfoncer dans les canapés tachés. La compétition sportive existe pour le spectateur : c'est lui qui doit être remis au centre de l'attention et non le résultat, marque passagère qui s'efface des mémoires aussi vite que la mousse de l'arbitre devant le mur d'un coup-franc. C'est pour et en tant que spectateurs que nous prétendons révolutionner le commentaire sportif : Messieurs de l'Equipe et d'Eurosport, vous n'aurez pas le monopole de l'analyse. Sans que Barthes prenne un accent grave et se retrouve sur Canal +, nous devons aujourd'hui porter la voix de ceux qui n'ont trop longtemps eu que le droit de regarder sans toucher. Nous serons la plume des subjectifs, des ventripotents et de la mauvaise foi.La fesse prête à bondir à la première attaque de Thibaut Pinot et les doigts gras de Pringles, nous vous donnerons nos impressions aussi souvent que nous le pourrons. Libre à vous de nous suivre et de réagir sur https://twitter.com/badcamelssports
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