L'incessant ricochet entre ici et là-vas
Publié le 27 juin 2014 par Paulo Lobo
Noter les faits récents. Sans me forcer. Ouvrir le robinet et laisser couler. Pour me rappeler, un jour à venir, ce qu'a été l'été 2014. J'ai vu "Dragons 2", un dessin animé sympa, malgré le 3D. Joel avait voulu le voir plutôt que "Edge of Tomorrow"J'ai vu quelques matches du Mundial de foot, cela m'a profondément ennuyé, mais je respecte. J'ai préparé le diaporama pour la soirée au Bouneweger Stuff. Qu'est-ce que la street photography? Pourquoi cet intérêt envers les inconnus virevoltant autour de moi ? Pourquoi la rue, les trottoirs, les passants?J'ai écouté les nouvelles chansons de Lana del Rey, son nouvel album au titre racoleur "Ultraviolence". Pauvre petite fille riche. Malgré les affects, les atmosphères et la voix sont prenantes. Mais j'ai du mal à écouter plus de deux morceaux à la chaîne.J'ai assisté au concert de Raquel Barreira. En famille et entre amis. J'aurais aimé que Nancy ait été là, mais les circonstances ne l'ont pas voulu.Très bon concert. Sans prétention, simple, maîtrisé. Raquel sait de plus en plus où elle veut emmener son chant et les deux guitaristes sont excellents. João Godinho fait vibrer sa guitare portugaise comme si c'était un corps de femme (je sais, c'est cliché, mais c'est toujours vrai) et Paulo Simões installe une rythmique enveloppante, sibtile et soyeuse. J'ai particulièrement aimé la chanson composée par João, dont j'ai oublié le titre, qui avait des petits airs créoles. Je pense qu'on touche là au coeur du fado et de l'âme lusitanienne. Cette ouverture curieuse au monde et à l'autre. Cette volonté de mélanger, de malaxer les choses, ce ricochet incessant entre ici et là-bas, entre je veux et je ne veux pas, ce tiraillement entre le départ et le retour, ce goût de l'entre-deux. Le Portugais est un éternel indécis.Outre ces quelques événements d'ordre culturel, cette semaine je me suis une nouvelle fois étonné de voir grandir mes enfants. Et puis de me sentir vieillir... Un processus continu, que rien ni personne ne peut empêcher.Cela m'angoisse, m'inquiète, m'horripile, mais cela m'échappe complètement. Qui me dira le fin mot de l'histoire?