Intrigue, surprises et dénouement pour que ce soit un roman et non un récit. Peu m’importe l’étiquette, si ça se lit bien, si c’est intéressant, pourquoi tout manuscrit, en 2014, au Québec, doit-il répondre à des règles dictées par l’éditeur ? Répondre à une structure établie par je ne sais quel universitaire ou académicien ? Question de plaire au plus grand nombre de lecteurs ?
J’ai quand même cherché une autre structure, j’ai longuement pensé, cogité, voulu, essayé de trouver des surprises, des rebondissements, mais je n’aime pas les livres policiers, les histoires à intrigues, les secrets à dévoiler. Je n’aime pas en lire alors forcément, je ne pense à en écrire. Lire le billet précédent à ce sujet >>>
Je préfère des émotions, des impressions, des questions plutôt que de l’action, des descriptions.
Quant à changer le linéaire du récit, même si j’en ai ramé un coup à lire La marche en forêt et Le mur mitoyen de Catherine Leroux, et que, donc, j’ai bien admiré les nombreux va-et-vient dans les événements qui n’ont pas de repères datés, jamais je ne pourrais utiliser ce procédé. D’abord j’aurais l’air d’avoir copié et surtout, il faudrait que je reconstruise toute l’histoire pour qu’elle se tienne. Les trois lectrices qui ont lu mon manuscrit ont bien aimé ma ligne chronologique-pas-originale. Et moi aussi, bien sûr. Pas parce que c’est plus facile, seulement parce qu’en tant que lectrice, je ne veux pas toujours me casser la tête. Petite lecture d'été, il en faut.
Rythme : varier les types de phrases, des binaires, des ternaires, des courtes, des complexes, des relatives, une accumulation, une progression. Me semble que j’avais tout ça. Ai revu, en ai ajouté, ai accentué le rythme. Ai-je réussi ?
Si je ne sais pas me vendre, si je ne réussis pas à convaincre un éditeur de mes choix, aussi bien avoir un bon produit qui leur plaise. Même si je dois, à mon sens, perdre mon temps. Si je ne prends pas plaisir à cette obstination dans l’effort, au moins, j’ai plaisir à chercher, à débusquer, à trouver. Et quand l’éditeur me signifiera enfin son accord et que j’entendrai « oui, on publie », la victoire me fera oublier toutes mes insubordinations... et ce billet.
Alors un autre tour de piste, une nième version.