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La «fin du travail» : C'est le serpent qui l'a mangé !

Publié le 02 juillet 2014 par Jcr3
La «fin du travail» : C'est le serpent qui l'a mangé !

Traduction d'un article de Charles Hugh Smith: The Python That Ate Your Job (Of Two Minds, december 11, 2013); image pêchée au filet.

Ou plus justement, c'est un langage informatique, le Python Script, qui l'a dévoré.

Python est un langage de programmation dont la philosophie de base est résumée par des aphorismes tels que : Plutôt beau que laid ; explicite qu'implicite ; simple que complexe ; la clarté compte ; etc. Il peut s'utiliser dans de nombreux contextes et s'adapter à tout type d'utilisation grâce à des bibliothèques spécialisées. Il est cependant particulièrement utilisé pour automatiser des tâches simples mais fastidieuses et répétitives. [Wiki]

Un cadre supérieur dans une petite entreprise de technologie a récemment raconté une histoire qui illustre la puissance de Python (entre autre) et l'évolution du travail :

La société doit se livrer régulièrement à des analyses de données, très coûteuses en terme de temps, qui nécessitent le recrutement d'un stagiaire rémunéré pour faire le travail.

Au lieu de cela, ce cadre sup' a passé quatre heures à écrire un script Python qui depuis fait le travail en quelques minutes.

Il a nommé le programme «stagiaire».

Cette histoire se répète des milliers de fois par jour pour des millions de tâches. Dans la pratique, aujourd'hui, la technologie permet d'accomplir le travail de trois personnes dans les années 80.

(…) Si vous pouvez remplacer, à un poste, un travailleur (cher en raison du coût élevé de la main-d'œuvre et des frais généraux) par un script Python qui peut être écrit en quelques heures, l'impératif financier, sous les traits de votre comptable, vous oblige à le faire...

Cette dynamique est vraie quelque soit la taille de l'entreprises (de l'auto-entreprise aux multinationales), de la petite association sportive aux structures étatiques supranationales ( villes, pays entiers, religions, etc.).

Vais-je, moi-même, qui vous écris – ndt : et moi aussi qui le traduit (avec l'aide de Google) - être dévoré par le Python? – ndt : le Dragon, qui est le serpent ancien.

D'une certaine façon, oui.

Il serait possible d'écrire un script chargé de retrouver et d'extraire parmi les milliers de notes et d'essais que j'ai déjà écrit, des mots, des phrases et des thèmes que le script serait à même de digérer et de régurgiter un texte sur un sujet spécifique.

Ancien matériau pour « nouvelle » synthèse.

Mais le script n’acquérant pas « d'expérience » de la même manière qu'un homme, il ne serait pas en mesure de reproduire des dynamiques spécifiquement humaine, telles que changer d'avis, on peut cependant imaginer lui imposer de générer de tels comportements, au hasard, pour imiter l'homme.

Le script serait-il assez bon pour attirer des lecteurs? Peut-être; mais pour les garder « l'extraction de données » et le « filtrage par motif » [wiki], risquent fort de ne pas suffire à des lecteurs qui cherchent non seulement de la nouveauté et du style mais aussi des idées et du sens.

Tout script qui rabâche du matériel existant n'est pas capable de générer de nouvelles connaissances; il se contenterait simplement le reconditionner des idées déjà émises.

Ce qui pourrait largement faire l'affaire pour des publications très partisanes et engagées, puisque ce type de lecteurs particulier attend de lire le même matériau rabâché encore et encore.

Dans ce cas, un script pourrait reconditionner à l'infini des billets sur les thèmes de « Tous pourris » ou « Votez pour moi » – ndt : j'ai pris la liberté de changer le texte (google tient à préciser qu'il n'a rien à voir avec ce choix) avec de nouveaux titres et de légères différences de contenu, et serait tout à fait équivalent à ce que reproduisent des humains depuis qu'ils savent recopier.

Je ne doute pas que certains programmeurs astucieux aient déjà joué avec les possibilités offertes par la régurgitation de contenu, en affichant un blog écrit par un script sous un avatar humain...

Il suffirait d'accumuler un certain nombre d'anecdotes pour bricoler un faux passé suffisamment bizarre pour donner l'illusion d'une personne.

Un robot et des scripts standardisés pourraient-ils remplacer tout ce que je peux faire avec ma scie circulaire? Il pourrait certainement faire beaucoup de tâches répétitives à un banc de travail, mais il ne serait pas capable d'intervenir sur un chantier (...) sans partenaire humain pour programmer les coupes en situation, dans le cas de tâches particulières.

En d'autres termes, le «travail» est de plus en plus une histoire de partenariat entre l'homme et la technologie. Une collaboration qui exige de plus en plus de connaissance et de compétences particulières.

Mais si ces compétences et cette expérience peuvent être remplacées par un script Python, elles le seront.

Les organisations qui ne s'y plieront pas auront des coûts de fonctionnement beaucoup plus élevés que ceux qui adoptent les scripts. Nous sommes déjà bien dans la «fin du travail».

Les Pythons numériques dévorent les emplois depuis un certain temps maintenant, et parce que les entreprises n'ont que des dépenses, cela va continuer ainsi jusqu'à ce que les seuls emplois restant soient ceux qui ne peuvent pas être entièrement remplacé par un script ou un robot qui utilise des scripts.


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