Revue de presse BD (109)

Publié le 03 juillet 2014 par Zebralefanzine @zebralefanzine

+ Les méthodes de la Société Moulinsart et de Nick Rodwell, qui gèrent les royalties perçus sur les albums de Tintin, sont en porte-à-faux avec la contre-culture actuelle qui prône la gratuité, à la suite des informaticiens fabricants de "logiciels libres". La société Moulinsart a les moyens de défendre ses prérogatives, non seulement sur le terrain judiciaire. Ainsi on peut lire sur le site dédié à l'univers éternel (sic) de Tintin : "Tintin ne lutte pas pour le bonheur de tous les hommes, mais chaque fois que les hasards de ses aventures l'ont mis en présence d'un homme victime de la misère, de l'injustice, de la violence, c'est pour cet homme-là que Tintin a pris parti." N'importe quel agent de police, rompu aux techniques de communication moderne, pourrait dire qu'il défend la veuve et l'orphelin comme Tintin ; Manuel Valls, par exemple.

+ "Sexe et BD : une sélection d'été" : ce "marronnier" en l'occurrence plutôt "glandu" est un signe qui ne trompe pas que le rituel saisonnier des "grandes vacances" s'est mis en branle, et que toute réflexion au-dessus du niveau du niveau de la ceinture sera jugée de mauvais goût au cours des semaines à venir. L'enfer, le purgatoire et le paradis ont été abolis au profit de cette alternance, non moins factice, du travail et des vacances.

+ Seules les personnes frustrées ont besoin de vacances/de se masturber en lisant de mauvaises BD ; toute l'éthique occidentale repose sur la frustration des foules. Le magazine "Historia" se penche sur un phénomène parallèle à la BD de cul - les "super héros", figures d'un culte providentiel adapté à la sexualité infantile. Le providentialisme ("deus ex machina") s'accompagne toujours, sur le plan culturel, d'une grande passivité. Le succès persistant des super héros montre que le chemin est encore long pour ceux qui souhaitent débarrasser la BD de son image d'outil de propagande auprès des gosses. 

+ Le dessin de presse a le vent en poupe. De nombreux festivals sont organisés pendant l'été. Si l'association fondée par Plantu ("Cartooning fo peace") a tendance à éclipser les autres, on peut aussi mentionner la Feco (Federation of Cartoonists Organizations), dont la branche française publie régulièrement le "bimestrimag" Fecocorico consultable en ligne.