20 mai 2008
Follitiste
Vendredi soir, Petite Femme et moi sommes allées voir Angelsin America, au théâtre du Rond Point. Cette pièce écrite dans les années 80 par le dramaturge américain Tony Kushner avait été brillamment adaptée pour le petit écran sous forme de mini série, avec, entre autre, une prestation ensorcelante de Emma Thompson en ange annonciateur. Si vous ne l’avez pas vu, la pièce se développe autour d’un homosexuel atteint du sida, abandonné par son partenaire de longue date qui est incapable de faire face à la maladie. Sauf que notre héros est visité par un ange, qui lui révèle son rôle de prophète…
Vous l’aurez compris, on est bel et bien dans un drame, parfois traversé de passages fantaisistes et drôles. C’est très bien écrit, et en plus, il y a un côté franchement épique : cinq heures de représentations, tout de même. Tout ces éléments mis ensemble ont comme qui dirait des accents shakespeariens.
Je vous entends vous dire : « Soit. Si cela les amuse, mais moi, passer plus de deux heures dans le même siège, j’ai mal aux fesses et j’ai la bougeotte, alors hein… » Et c’est vrai qu’à la fin de la première partie, vous donneriez déjà un bras pour pouvoir échanger votre fauteuil, pourtant correct, pour un canapé où vous pourriez vous vautrer sans craindre de mettre votre coude dans l'oeil de votre voisin.
Mais je ne vous ai pas encore tout dit : la pièce a beau être américaine, elle est jouée en polonais surtitré en français (et le programme indique bien que les surtitres ont été fait à partir de la version polonaise et pas de la version américaine – faut assumer ses choix jusqu’au bout, nom d’un théâtreux !). Eh oui. On s’est fait une pièce de 5 heures en polonais. Là, vous allez vous dire que nous nous la pétons et que nous sommes en train de sombrer dans l’élitisme parisien pur et dur. Pas du tout. Nous sommes juste totalement folles, ce qui n’a strictement rien à voir.
Le pire, c’est que c’était bien – même si l’ange n’a pu égaler à mes yeux la performance d’Emma Thompson, et que quelques choix de mise en scène étaient trop appuyés. Nous avons tout suivi, nous avons ri, nous avons été touchées et nous avons applaudi à tout rompre à la fin.
Nota : Merci à Kiki pour le titre de ce billet, que je lui ai honteusement volé J
Posté par D_K_ à 08:25 - Commentaires [1] - Rétroliens [0] - Permalien [#]