C’est ce qui ressort quand je lis mon fil d’actualités sur Twitter. Et je sais qu’avec cet article je ne vais pas me faire des amis, certains vont dire que je n’ai pas l’esprit ouvert et que je ne comprends pas (soit, si c’est ce que vous pensez libre à vous), d’autres vont affirmer que c’est réfléchi et qu’ils vont très bien, d’autres encore vont nier et ne pas se sentir concernés, il n’empêche que pour moi l’excès est partout, entre autre avec le running.
Je me suis mise à cette activité il y a quelques années parce que ça me permettait de prendre l’air, que c’était accessible financièrement une fois la tenue du runneur achetée et de temps à autre je me disais qu’après tout s’inscrire à une petite course ça pouvait être sympa histoire de voir ce que je valais. Et je suis fière de ce que j’ai vu mais j’arrive à saturation, quelques courses dans l’année c’est grandement suffisant et encore… Ça ne m’intéresse plus en fait. J’ai donc décidé que le 20km de Paris serait ma dernière course où je vais accompagner une copine . Plus envie de courir au milieu de gens qui ne font ça que pour battre leur RP et prouver aux autres ce qu’ils valent sur la toile… et où pour moi le plaisir n’existe plus car il a viré à l’excès. Je ne cours pas pour des chrono (je ne l’ai jamais fait d’ailleurs), je ne cours pas pour me prouver que je peux être plus rapide que la copine ou pour prouver aux autres ce dont je suis capable, je ne cherche l’approbation et les félicitations de personne, je cherche juste à me faire plaisir sans excès… Je sais ce que je vaux sur des courses et j’en suis fière, je m’étais fixée des petits challenges sans prétention pour voir mes limites et ça fait, je peux abandonner les courses sans regrets mais pas pour autant le running !!
Depuis de long mois je vois les gens s’inscrire à des semi marathons ou carrément des marathons et pour certains plusieurs inscriptions à l’année (il paraît que le corps ne peut supporter plus de 4/5 marathons par an, certains en font constamment en soutenant que leur corps tiens bon alors pourquoi s’arrêter… mouai on en reparle dans quelques années hein !). En plus des nombreuses inscriptions (ce qui à un certain coût il faut le reconnaître) il y aussi l’affichage des chronos battus ou pas (et dans ce cas là leur frustration) lors des courses ou lors des entraînements, leur records personnels battus ou pas (et donc encore frustration et entraînement à outrance pour s’améliorer encore et prouver aux autres qu’ils vont y arriver…), leurs entraînements et les km parcourus… et parfois tout en étant blessés et dans ces cas là je ne vois pas où se trouve le plaisir si on met à mal son corps mais ça n’engage que moi. Pour moi, le plaisir ne doit pas devenir un excès et être associé à une quelconque dépendance mais ce n’est que mon avis mais j’avoue que de ne pas écouter son corps quand il dit stop ça me dépasse. Je sais que le sport fait du bien au corps et à l’esprit, moi même courir me vide la tête, mais je ne le fais pas à outrance et donc ne pas courir tous les 4 matins ne me manque pas… Je sais que je déteste être dépendante de quoi que se soit et le sport en fait partie alors le plaisir avant tout… J’ai parfois le sentiment que l’on fait un marathon parce que c’est tendance, parce que si tu ne fais pas de marathon tu n’es pas intéressant, tu n’es pas un vrai runneur, un vrai passionné, et que tu as envie de faire comme tout le monde pour toi aussi dire haut et fort : je suis un finisher. Ceux qui finissent un marathon m’épatent je n’en serais pas capable mais ceux qui m’épatent vraiment sont ceux qui se fixent cette épreuve comme un but parmi tant d’autres sans que ça soit un but en soi ni leur projet de vie et qui ont une véritable envie : celle de se dépasser pour eux et pas pour épater les autres, et surtout pas pour faire comme les autres parce que ça fait bien à la machine à café et qu’ils se sentent pris au sérieux… La nouvelle tendance depuis quelques semaines c’est de participer à des trails… Bon pourquoi pas, après tout courir en pleine nature est sûrement plus sympa que sur le bitume. Et le trail est un des rares sports où le chrono n’a pas autant sa place et où le fait de courir en pleine nature juste pour le plaisir du paysage et de la proximité avec son environnement priment, et j’aime bien ce concept… mais je n’en ferais pas pour autant :) Moi je me contente du Mud Day !
Bien sur ce sentiment n’engage que moi, mais je commence à être dégoûtée par cet univers où la compétition prend le pas sur le plaisir, ou le m’as tu vu et l’opinion des autres comptent plus que son propre plaisir, et où l’étalage de ses performances est constamment affiché. Pour moi le running ce n’est pas cet univers ni cet esprit. On court pour soi avant tout et pas pour avoir l’approbation des autres…