Quo Vadis

Je vais décorer le mur. Mettre du papier avec de jolis motifs. Pour vous être agréable. Comme ça, vous aurez quelque chose à regarder. Je n'ai pas coutume d'être franc. Je préfère les détours, les non-dits. J'aime beaucoup les non-dits. Je voudrais toujours arriver à ne pas être là où vous m'attendez. Il n'y a absolument rien de nouveau sous les cieux. Il n'y a qu'un même sort réservé à tous. Il n'y a que les risibles gesticulations de chacun pour rester à la surface.Alors cette semaine, il y a eu le Mundial.Et puis l'exposition photo à l'Interview. Les images de mes élèves. 13 d'entre eux. Bruno a lu un joli texte dans lequel il était question de voir avec le coeur. Et de prendre des photos en regardant le monde de cette façon. Il y avait beaucoup de gens. On a passé un joli moment. On se sentait bien à l'étage, le moment était parfait.

Je viens de croiser le chemin d'un collègue photographe. En 5 minutes de conversation, dans l'attente du bus, on a parlé des Rencontres d'Arles (où je n'ai jamais eu le bonheur d'aller), de la vacuité de la production effrénée d'images, de "qu'est-ce qu'une bonne photographie", de l'architecture au Luxembourg et comment la représenter... Il semblait bien désabusé. Moi non plus je ne me fais plus autant d'illusions. Le temps passe, et nous gesticulons pour rester en surface...