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Carnet de bord d’un meurtrier. #10 Première cible.

Publié le 13 juillet 2014 par Brianpayet

Carnet de bord d'un meurtrier cover Chapitre 10

Lire le chapitre précédent #9 Conflit intérieur.

C’est quand Richard lisait le journal quotidien que le téléphone sonna, troublant ainsi sa lecture et par la même occasion sa concentration. Premier reflex de l’avocat? Rechigner en ne voulant pas répondre au téléphone prétextant que "la sagesse d’un homme pur ne devrait pas être interrompu par les choses profanes et inutiles". Aucun sens cette phrase pourtant aux yeux de Richard elle avait un grand sens. Un téléphone qui sonne pour un avocat, cela devient une chose rapidement irritante dans la mesure où il est constamment au téléphone. A force, l’oreille surchauffe, demandant du repos et du silence. Richard porta tout de même attention à l’appel en regardant le numéro qui s’affichait, remarquant qu’il s’agissait de Carlos, son meilleur ami il décrocha sans rechigner. Malheureusement au moment où il décrocha, Carlos de son côté lui raccrocha pensant que Richard était en train de travailler ou vaquait à ses occupations.

L’air apaisé mais troublé néanmoins le jeune avocat était inquiet par la disparition étrange de son alter ego qui, sans cesse, lui parle dans sa tête. A croire qu’il a prit l’habitude d’entendre des voix et de communiquer avec lui même. Il se sentait un peu plus en paix en tout cas plus que lorsqu’il était sous l’emprise de son alter ego. Quelques secondes après que Richard ai soupiré de fatigue son téléphone sonna encore une fois. Cette fois, il reçut un message de Carlos qui lui demandait s’il pouvait se voir et celà plus rapidement possible. Apparemment il y avait urgence. L’avocat ne réfléchit pas et appela donc son meilleur ami pour lui fixer un arrangement.

- "Allô, Carlos c’est moi, il se passe quoi?"
- "J’ai du nouveau pour toi on se voit quand?"
- "J’ai une réunion la avec quelques avocats on voit après je t’appelle et je viens te chercher?"
- "Pas de soucis j’attends ton appel."

Carlos et Richard avaient désormais décidés de se voir quand ils avaient besoin de discuter "business". C’est un bien grand mot, le mexicain savait déjà ce que Richard avait en tête, il était même prêt à l’aider pour mener sa mission à terme, ils ne sont pas meilleurs amis pour rien. Les grandes amitiés commencent d’abord par de longs et douloureux sacrifices, ce qui est à la base la puissance du lien amical. Entre Richard et Carlos l’amitié était plus que puissante.

En se préparant pour la réunion avec les autres avocats, Richard pensait déjà à ce que Carlos allait lui dire. Il imaginait déjà les possibilités et les multiples situations dans lesquels il aurait pu se trouver. Les situations embêtantes le jeune avocat en a connues des vertes et des pas mûres. Depuis son parcours dans le domaine du barreau et même avant dans sa vie personnel, Richard faisait des choses pas vraiment recommandables pour avoir plus de stabilité et de fond pour sa carrière. C’est d’ailleurs dans cette période que Richard et Carlos se sont connus. Drogue, kidnapping, agressions, braquages, toutes ces choses n’avaient plus de secrets pour ce jeune avocat. L’Avocat du Diable est né à ce instant.

Pendant la réunion, Richard et les autres avocats étaient réunis pour afin d’éclaircir quelques idées. Celui qui parvenait à rentrer dans les grâces du patron en réussissant à défendre un criminel aurait une promotion. Pile le genre d’affaire que Richard a l’habitude de réussir avec succès. C’était là pour lui le meilleur moment pour avancer dans la pyramide du travail. Écraser les autres, monter des plans, briser des défenses et savoir toucher le jury c’est tout ce à quoi Richard excelle. S’éclaircissant la voix, il prit la parole d’un air assuré et dit:
- "J’aimerais dire quelques mots en tant que porte parole de tous les avocats qui sont présents ici. Ce dossier? C’est ce dont nous avons besoin pour le cabinet et je me permets de dire que nous n’avons pas droit à l’échec. Ce dossier doit être une réussite. Pas seulement pour nous, mais aussi pour notre réputation. Une tâche ne doit pas salir notre image et notre renommé. Je prends en charge ce dossier et je promets, je garantis même que ce dossier sera une réussite. Si j’échoue radiez moi du barreau et donnez mon bureau à quelqu’un qui n’en a pas, je ne suis pas du genre à rigoler quand il s’agit de ce genre d’affaire."
Les autres avocats n’avaient pas de mots, pas de paroles, pas un son ne sorti. Comme le rugissement d’un lion qui apeure un troupeau de gnous, Richard parla et tout le monde se taisait. L’Avocat du Diable pris le pacte en main..

Fin de la réunion, Richard n’avait pas oublié qu’il avait un rendez vous avec Carlos. Plus qu’un priorité pour lui il se devait de savoir ce que Carlos avait à lui dire. Il prit son téléphone, composa son numéro et l’appela.

- "Carlos j’ai fini ma réunion, où es-tu exactement je passe te chercher."
- "Je suis près d’un bar, j’ai un informateur la-bas il veut te rencontrer à ce qu’il parait il a ce qu’il te faut."
- "Ce qu’il me faut? De quoi tu parles?"
- "Des infos et du matos.
- "Je ne suis pas vraiment sûr que j’ai besoin de ce genre de matériel, je ne suis pas un pro."
- "Effectivement tu ne l’es pas, mais tu peux le devenir. Je suis un bon prof à ce qu’il parait."
- "Je ne veux pas te mêler à tout ça Carlos. Je ne peux pas."
- "Je ne pense pas t’avoir demandé ton avis mon frère. C’était juste une affirmation, bon viens me chercher."
- "J’arrive, ne bouge pas."

Carlos était vraiment déterminé à aider Richard dans sa quête mais est-ce que c’était vraiment une bonne idée? Le jeune mexicain était prêt à renouer avec son passé pour pouvoir venir en aide à son meilleur ami sans demander quoi que ce soit et sans exiger d’explication.

Sur le chemin pour rejoindre Carlos, Richard pensait à ce que son meilleur ami était en train de faire pour lui, tout les risques qu’il prenait, tout les sacrifices qu’il faudrait faire. Il s’estimait chanceux d’avoir croisé sa route. C’est aussi pour cette raison que Richard tient en grande estime l’amitié qui le lie avec Carlos. Arrivé à l’endroit pour le rendez-vous Richard sort de sa voiture et part à la rencontre de Carlos afin de voir qui est le fameux informateur et fournisseur. Il s’agit d’un ami qui faisait parti de l’ancien gang de Carlos. Normalement Carlos n’aurait pas dû sortir du gang aussi facilement mais cet ami, Rodriguez n’a pas laissé les choses se dérouler comme elles devraient. Carlos aurait du mourir s’il n’avait pas eu Rodriguez. Détails à prendre en compte..

Rodriguez affirma avec certitude que Richard pouvait avoir confiance et qu’il avait le soutien de nombreux mercenaires dans la mesure où il aurait quelqu’un à éliminer. Richard aussi avait sa part de marché, il devrait effacer quelques dossiers pour ces hommes. Peu importe s’ils sont des criminels, ces hommes ont des familles et font des choses mauvaises dans l’unique but de subvenir aux besoin celles-ci. Avec un peu de compréhension, ces hommes ont juste besoin d’une nouvelle chance et c’est ce que Richard fait, donner des nouvelles chances aux gens. Ainsi l’Avocat du Diable signa son pacte avec le gang mexicain..

Juste ce qu’il fallait pour que Richard puisse accéder à une escouade de jeunes hommes aussi dangereux les uns que les autres. Ce n’est pas effrayant pour lui mais plus particulièrement pour les autres, qui viendrait défier l’avocat alors qu’il a cette carte comme atout? Le trafic d’information est l’une des choses les plus importantes, il pourra tout savoir à la seconde prêt. Discussion brève et franche, les informations fusent:

- "Bon alors Rodriguez, je t’écoute dis moi tout."
- "Il semblerait que ce jeune homme s’appelle Colin, Colin McDonald pour être plus précis. Mes hommes ont trouvés plusieurs choses sur lui. Il n’est pas si clean que ça ce gaillard. Il a touché à plusieurs affaires pas vraiment nettes ces derniers temps. Majoritairement de la drogue, étonnant pour un médecin légiste."
- "Un médecin légiste qui touche à la drogue? C’est pas nouveau ça, du déjà vu. Quoi d’autre?"
- "Eh bien, tu ne sembles pas si craintif que cela jeune homme."
- "J’ai vécu pire dernièrement, ce dont je peux avoir peur pour l’instant n’existe pas ou n’est pas à venir. Dans tout les cas, même si cela viendrait à arriver, je ferai le nécessaire pour m’en sortir."
- "Quel courage. Poursuivons dans ce cas, Colin a un faible pour les jeunes femmes on aurait dit."
- "Je suis déjà au courant, quelque chose que je ne sais pas Rodriguez."
- "Pourquoi venir me voir dans ce cas?"
- "La n’est pas la question, j’ai juste besoin de preuves."
- "Pour faire quoi?"
- "C’est mon business Rodriguez ne dépasse pas les limites contente toi de me donner des infos et du matos, le reste je m’en charge."
- "Bon d’accord je ne pose pas de question, je ne veux pas savoir ce que tu fais de ton temps libre. Je sais qu’il doit aller au restaurant ce soir, accompagné si je ne m’abuse."
- "Par qui donc?"
- "Elle s’appelle Katherine. J’ai l’heure et le restaurant en question. Tu veux y aller?"
- "Pourquoi pas, ça serait une bonne distraction, non? J’aurai juste besoin de ton matos pour faire le travail proprement et sans bavure."
- "A quel moment est-il devenu comme ça Carlos?"
- "Il te l’a dit, ne pose pas de question."

Cible choisie, il n’est pas question de reculer. J’avance et j’élimine tout simplement. La prochaine fois que j’écrirai sur ce carnet ça sera pour marquer le nom de Colin avec son sang, afin que je me souvienne, afin que je me remémore certaines choses. Mes démons.. Mes ombres..



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